III
- 3. QUELQUES-UNES DES PROPOSITIONS CONCRÈTES, PLUS OU MOINS ÉLABORÉES
Culture, langue corse
* Création d'un office de la
culture, chargé de cogérer ces activités (acteurs culturels et institutions), de
définir les politiques culturelles et de les appliquer (variante : un guichet unique
culturel, englobant le patrimoine, Ex. : Le Québec)
* Programme de valorisation de
la langue corse introduisant l'idée de planification et d'étapes.
* Enseignement bilingue (corse
- français) obligatoire de la maternelle à la 6ème, d'où le bilinguisme à l'I.U.F.M
(concours d'entrée, formation initiale, formation continue).
* Financer le retard
structurel en matière de théâtre, cinéma et plus généralement lieux de diffusion de
la culture vivante, en zones urbaines, littorales et de l'intérieur (lieux de spectacle
proches des collèges et des lycées) ; théâtre mobile.
* Implanter l'option théâtre
dans les lycées.
* Défiscalisation des
investissements et des productions culturels.
*
Favoriser la création d'unités de production (images, sons, spectacles) et de maîtrise
de la diffusion ( protection des droits et copyrights, impresarii, tourneurs, assurances
etc.).
* Créer un véritable outil
technique (entrepôt général de prêt de matériel).
Environnement
* L'Université de Corse avance un
projet très élaboré de " pôle d'excellence en environnement ".
* Adaptation des lois "
montagne " et " littoral " aux
spécificités corses et particulièrement aux impératifs de la présence humaine
favorable à la prévention, à la protection et au développement.
* Refus du " désert
minéral ".
* Adaptation du "
Règlement National d'Urbanisme " dont l'application sans discernement à toute la
Corse est particulièrement handicapante (interdiction de toute construction hors
agglomérations) car, si ce dispositif freine le " mitage ", il condamne aussi
l'espace rural à rester un désert.
* Création d'écomusées dans
chaque micro-région, afin de retracer l'histoire, les savoir- faire, les richesses
botaniques, etc.
*
Mise en place d'un " Conseil de la chasse et de la pêche " spécifique à la
Corse, donc dérogatoire au droit commun.
* Fusion des deux
Fédérations Départementales de chasseurs en une Fédération Territoriale.
* Redéfinir complètement la
politique sylvicole.
* Relancer la production et
l'exploitation des plantes aromatiques.
Energie
* Transférer à la CTC la
définition des besoins énergétiques (ménages, entreprises, tourisme...), les sources
d'énergie (hydraulique, solaire, éoliennes...), les réseaux, ainsi que les moyens
nécessaires pour combler les retards structurels constatés.
Agriculture
* L'agriculture doit être
déclarée " d'intérêt public ". La profession insiste sur le caractère
d'EXTRÊME URGENCE des mesures qui s'imposent.
* La profession demande un
changement radical de politique agricole, pour aller dans le sens d'une ruralité
complémentaire de l'aménagement du territoire, du tourisme et de l'écologie
(environnement). Multi-fonctionnalité de l'entreprise agricole : production, protection,
aménagement, services, tourisme, etc.
* Prise en compte des
spécificités : la politique agricole est définie pour des régions d'agriculture
continentale, riche, intensive, de plaine. En Corse deux types d'agriculture : la plaine
orientale et la viticulture (pas toute...) d'un côté, une agriculture de montagne,
pauvre et extensive de l'autre.
* Le code rural, le code
foncier, le code forestier sont inadaptés, ainsi que la Loi " montagne " et
certains outils ( SAFER, offices par produits, etc.).
*
La méthode des quotas est irréaliste et injustement pénalisante.
* Une seule chambre
d'agriculture peut être envisagée, ainsi que la suppression d'une bonne partie de la
multitude d'organismes.
Pêche et
aquaculture
* Transfert ou délégation
globale du Domaine Public Maritime à la CTC (après délimitation).
* Transfert de la maîtrise de
la zone des 24 miles marins à la CTC.
* Définition et financement
d'une politique audacieuse de la pêche : pour cela il importe de déroger à la "
loi pêche " à la spécificité méditerranéenne et corse ainsi que de négocier
des dérogations auprès de l'Europe (puissance motrice embarquée, quotas de pêche).
* Implanter un établissement
financier équivalent au Crédit Maritime en
Corse.
* Compenser une baisse
substantielle du prix du gas-oil.
* Mieux protéger les côtes
et les fonds marins sans pour autant multiplier les réserves (refus du " désert
aquatique ").
Transports
* Adopter un schéma directeur
global des transports, intérieurs et extérieurs, favorisant leur mise en synergie.
* Définir un réseau routier
unique et obtenir le financement d'un réel rattrapage.
* Déspécialiser l'enveloppe de
continuité territoriale (l'étendre aux transports intérieurs), la mettre au service des
productions locales et, plus généralement, du développement. En conséquence, supprimer
l'actuel Office des Transports, vécu comme un simple guichet de redistribution de cette
enveloppe et le remplacer par une structure spécialisée chargée à la fois du tourisme et des transports.
*
L'extension des obligations de service public, et leur financement, sur des critères
européens et interrégionaux (Toscane, Sardaigne...).
* Le cadre européen s'impose
: il faut doter la Corse de pouvoirs de décision et que de compétences lui permettant de
traiter directement avec les autorités européennes.
Education - Formation - Recherche
* Mettre en cohérence les
initiatives et les projets en matière de Recherche et Développement.
*
Aider les entreprises, par des mesures incitatives, fiscales ou autres, à augmenter la
part qu'elles consacrent à la recherche et développement.
* Transférer totalement à la
CTC la politique de recherche et d'innovation, avec les moyens correspondants.
*
Transfert du calendrier scolaire à la région.
* Création d'un " Conseil des
Sages ", destiné à donner son avis sur toutes les mesures touchant à la
scolarité.
Social
- Organisations syndicales de salariés
* Mieux partager les compétences
entre l'Etat et la CTC au plan réglementaire.
* Abaisser le seuil permettant
la création de comités d'entreprises, pour tenir compte de la structure des entreprises
insulaires.
* Corsiser les emplois (réf.
aux DOM ainsi qu'à certains organismes publics quant aux critères d'embauche).
* Simplifier la carte
administrative.
* Garantir, dans le cas d'une
éventuelle réforme de l'organisation politique de la Corse et quelle que soit celle-ci,
les droits des travailleurs.
Secteur
sanitaire et social
* Obtenir un statut dérogatoire.
* L'évaluation des besoins
ainsi que la carte sanitaire se font à partir d'indices et de ratios nationaux
inadaptés.
* Simplifier et harmoniser les
procédures.
* Impliquer la CTC dans les
procédures conventionnelles et multipartites.
*
Elargir le champ d'intervention en matière de santé publique et d'action sociale ; mieux le partager entre l'Etat et la CTC, plus
spécifiquement en ce qui concerne les personnes âgées.
* Création d'une instance
régionale de gérontologie.
* Création d'un "
Institut du vieillissement ".
* Mise en place d'une commission
d'évaluation de l'aide à domicile ainsi que d'une commission d'orientation (guichet
unique).
* Création de " maisons
d'accueil " pour les familles habitant loin.
* Création de structures
d'accueil médicalisées pour les touristes du troisième âge.
Jeunesse et
Sports
* Rattraper l'énorme retard en
matière de structures et, ce, toutes disciplines confondues et tous niveaux confondus,
des écoles de sport aux pratiques de haut niveau, en passant par le sport scolaire et le
sport amateur.
* Mieux encadrer les pratiques
de tourisme sportif (randonnée, ski, canyoning, plongée, etc.) créatrices d'emplois
qualifiés.
* Intégrer dans les mesures
propres aux transports extérieurs, le transport des sportifs.
Métiers d'art - Artisanat
* Réaliser une " Maison des artisans "
afin de favoriser la commercialisation des productions, de promouvoir les savoir-faire et
permettre leur évolution.
* Mettre en place un "
Comité régional des métiers d'art ".
* Elaborer un statut de
l'artisan d'art : certains sont inscrits au registre des métiers, d'autres sont
répertoriés à la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
* Instaurer une TVA à taux
réduit, car peu de matière première (on "fiscalise la sueur").
* Simplifier les procédures :
trop de projets valables et validés n'aboutissent pas et se perdent dans un véritable
labyrinthe de structures sans que l'on puisse désigner un responsable. Le " plan
Juppe " pour les métiers d'art en est la parfaite et regrettable illustration (sur
quinze projets validés, un seul a abouti).
* Revaloriser les foires
artisanales et rurales.
* Adapter la formation des
artisans : outil de formation multi-professionnel.
Entreprises -
Tourisme - Fiscalité
* Revendication d'un nouveau cadre
institutionnel indispensable à la mise en uvre d'une véritable politique de
développement.
* Donner aux élus de la Corse
les compétences qu'ils devront exercer pleinement en matière d'élaboration et de mise
en uvre des adaptations législatives et réglementaires nécessaires au
développement économique de la Corse.
* Respecter la communauté corse
comme membre de la communauté nationale.
* Permettre une adaptation des
liens contractuels avec l'Europe.
* Placer le tourisme,
activité transversale dynamisant les autres secteurs et se diffusant dans toutes les
micro-régions, au cur du dispositif de développement, ce qui nécessite
l'harmonisation du plan routier interne et du chemin de fer.
* Aménagement du territoire :
exonération de cotisations sociales personnelles pour les professionnels (artisans,
commerçants, professions libérales, prestataires de services, agriculteurs) installés
dans l'intérieur.
* Pôle de référence en
environnement. (Cf. Université).
* Défiscalisation des
investissements et de l'épargne investie en Corse.
* Création de "banques
à agrément limité" et mise en uvre d'un dispositif de garantie des prêts
bancaires.
* Une fiscalité incitative
ayant pour objectif de développer de façon durable l'activité économique de l'île.
* Un dispositif social inscrit
dans le long terme, avec maintien du différentiel d'origine que le dispositif zone franche avait introduit en matière de
charges sociales patronales.
* Création d'un dispositif
d'exonération de charges sociales salariales afin de limiter l'écart croissant de
revenus - PIB / habitant - entre la France continentale et la Corse.
* Moderniser les dispositions
contenues dans les arrêtés Miot, dans le sens de la relance de l'investissement.
* Nécessité de mise en ordre
juridique en matière immobilière.
* La Corse ne doit pas entrer
dans le droit commun des successions.
* Territorialisation de
l'impôt.
* Définition d'un statut
fiscal de résident permettant la sauvegarde du patrimoine.
* Proposition syndicale :
créer 1000 emplois
Corses
de l'extérieur - Experts - "Candides"
* Création d'un "institut des
entreprises et de l'entreprenariat".
* D'une manière générale : se
doter d'outils d'analyse, de mesure, d'aide à la décision, de prospective,
d'évaluation, indispensables à la bonne administration d'une région autonome.
* Création d'un "
Observatoire Economique et Social " Corse.
* Elaborer un Code des
investissements.
* Obtenir une enveloppe
globale de financement par l'Europe (sortir du pré-affecté ).
* Disposer d'un statut
d'autonomie, afin d'être interlocuteur direct de l'Europe.
* Sortir du statu quo (vécu
traumatisant de la situation actuelle de blocage et d'inefficacité ; l'autonomie ne doit
pas être une pomme de discorde, mais un instrument d'union de tous ceux qui vivent en
Corse, de la communauté de destin).
* La gestion globale de
l'environnement doit être transférée à l'Assemblée de Corse, avec pouvoir de
légiférer.
* Référence a été faite
aux " Etats Généraux " de 1789 qui ont imaginé une nouvelle société.
IV - CONCLUSION
À la lumière de ce qui
précède, une dernière évidence s'impose.
Rares sont les vux,
demandes ou revendications qui, si l'on décide de les satisfaire, ne nécessitent pas de
dérogations au droit commun, national ou communautaire, voire une refonte des textes
législatifs et réglementaires en vigueur.
Il en résulte que, sauf à
demander au Parlement national de siéger sans désemparer afin de légiférer sur la
spécificité corse, seule une compétence législative déléguée aux élus de
la Corse dans le cadre d'une Collectivité autonome est
susceptible de répondre aux aspirations de la population.
Sous peine d'administrer ainsi
un remède qui soit pire que le mal, il n'est pas concevable qu'un tel pouvoir puisse
être confié à plusieurs assemblées ou autorités recouvrant des circonscriptions
territoriales différentes.
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