I - Rappel des avis
précédents.
Le Conseil Economique, Social et Culturel de
Corse a déjà émis trois avis sur la desserte maritime de la Corse à compter du 1er
janvier 2002 (N° 99/10 du 07/07/1999 - N° 00/08 du 25/04/2000 - N° 00/16 du 23/05/2000)
dans lesquels il demandait, notamment, un appel d'offres groupé et non ligne par ligne
ainsi qu'une durée de la concession supérieure à cinq ans.
II - Brève analyse des documents
soumis au CESC.
2 - 1 : Le rapport du Président du
Conseil Exécutif
Le Conseil Exécutif retient la procédure de
l'appel d'offres ouvert sur les groupements de lignes Marseille/Corse pour les passagers
et les marchandises avec obligations de service public (de base et complémentaire) et
compensation financière, justifiée au regard des critères européens.
On note toutefois que, selon les services de
la Commission Européenne, il ne sera pas possible d'écarter la candidature d'une
compagnie qui limiterait son offre à une seule ligne.
Il convient également de relever la
suppression de la condition concernant le " réemploi des personnels ", inscrite
dans le rapport du mois de mai 2000 (N° 12) et " jugée inacceptable " par la
Commission européenne.
Le Conseil Exécutif estime, par ailleurs,
qu'il n'est pas souhaitable de procéder à un appel d'offres sur Toulon et Nice mais
propose, pour ces liaisons, des O. S. P. légères et l'application des tarifs dits "
sociaux ".
2 - 2 : Les obligations de service public
Marseille/Corse.
a) Fréquences - Capacités - Horaires
Par rapport au dispositions prévues en mai
2000, on relève un certain nombre de modifications.
- Marseille/Bastia en service d'été : 48
rotations au lieu de 64 et 96.000 places au lieu de 128.000.
- Marseille/Ajaccio : sans changement.
- Marseille/Porto Vecchio : pour les marchandises, 1000 mètres de longueur effective de
remorques ou camions de mai à juillet au lieu de 800 mètres, et 800 mètres hors de
cette période au lieu de 500.
- Marseille/Balagne : sans changement.
- Marseille/Propriano en service complémentaire (juin à septembre) : 75.000 places au
lieu de 80.000.
b) Obligations tarifaires
- La réduction applicable aux tarifs sociaux
passe de 20 à 25 %.
- Les augmentations prévues de juin à septembre ne s'appliquent pas aux résidents
(passagers et véhicules).
- On relève plusieurs augmentations - dont certaines sensibles - des tarifs maxima
applicables au mètre linéaire de véhicule (aller - retour).
c) Service
Ajout de dispositions en matière de lutte
contre le tabagisme.
d) Conditions générales
Suppression des " conditions de
réemploi des personnels " (Cf. supra) et ajout de la disposition suivante : "
Il est indiqué que les candidats seront jugés en fonction des compensations financières
demandées ainsi que de la qualité de leur réponse aux demandes de renseignements
formulées. " Il s'agit-là de l'application de l'avant dernier alinéa de l'article
297 du Code des Marchés Publics (Cf. annexe).
2 - 3 : Le règlement
a) Conditions de concurrence
Elles rappellent que " L'attribution de
ces services ne donne pas lieu à l'exclusivité sur les lignes considérées " et
fixent le cadre dans lequel pourra s'exercer la concurrence : " toute compagnie
pourra effectuer, sans compensation financière, des services réguliers sur une de ces
lignes à condition que soit réalisé, pendant toute l'année, un minimum de fréquences
hebdomadaires : trois sur les lignes Marseille-Bastia et Marseille-Ajaccio ; une sur les
lignes Marseille-Balagne, Marseille-Propriano et Marseille-Porto Vecchio. "
b) Caution bancaire
Fixée ligne par ligne, elle s'élève, au
total, à 45 MF.
c) L'enveloppe extérieure
Rappel de la mention précitée prévue par
l'article 297 - ci-annexé - du Code des Marchés Publics.
III - AVIS
Le Conseil Economique, Social et Culturel de
Corse confirme ses avis précédents dans lesquels il proposait un appel d'offres groupé.
Il insiste à nouveau sur la nécessité de
renforcer les conditions générales - notamment les N° 6 et 8 - ainsi que sur celle
d'exiger une caution bancaire globale pour les lignes groupées Marseille/Corse.
Il réaffirme que le service public
Continent/Corse est d'intérêt national et peut donc bénéficier de dérogations aux
règlements communautaires.
Il s'interroge fortement sur les
conséquences négatives, pour la compagnie concessionnaire des liaisons maritimes entre
Marseille et la Corse, d'une concurrence qui pourra s'effectuer sans compensation
financière (Cf. supra) et viserait plus particulièrement les lignes Marseille/Ajaccio et
Marseille/Bastia en négligeant les ports secondaires.
Il s'inquiète de l'exclusion de Toulon des
lignes soumises à appel d'offres alors qu'il avait, au contraire, proposé un
regroupement Marseille - Toulon/Corse.
Enfin, il regrette vivement que les services
de la Commission aient exigé la suppression des dispositions à caractère social
figurant précédemment dans les conditions générales.
Pour les raisons qui précèdent et comme au
mois de mai 2000, le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse rejette à nouveau le
rapport dont il est saisi.
(*) Avis adopté à l'unanimité. |