9) Culture et sports
Culture
La note du Conseil Exécutif est dans
lensemble satisfaisante en ce quelle concerne le secteur culturel. Toutefois,
le CESC juge utile dapporter quelques précisions et de hiérarchiser les urgences.
I - Laménagement culturel du
territoire
Il a porté, jusquà ce jour,
sur le patrimoine et la conservation mais cest à travers lui que doivent
sopérer les indispensables rattrapages :
A - En faveur de la création
1) théâtre : réalisation dun
centre dart dramatique bilingue, mise en place de formations théâtrales,
harmonisation des projets théâtraux ;
2) arts plastiques : espaces
dexpositions, de recherche et de formation adaptés à la création
contemporaine , réorganisation du FRAC (renforcement en personnel), valorisation,
protection et conservation des collections (politique déducation populaire) ;
3) musique et danse :
formations, répétitions, spectacles, diffusion, valorisation des nouveaux moyens
dexpression ;
4) livre et lecture :
poursuite des politiques engagées ;
5) audiovisuel : mise en place
dune politique de formation, soutien au développement dune production en
Corse et dune production corse, conservation et valorisation du patrimoine
audiovisuel insulaire, diffusion du patrimoine cinématographique et de cinéma de
recherche, communication, information et mise en réseaux, création dun centre de
ressources de type commission régionale du film particulièrement pour le soutien à la
production et laccueil des tournages, festivals et animations cinématographiques,
constitution dun comité de pilotage comprenant la CTC, la DRAC/CNC, la
Cinémathèque, le CESC, en vue dune mission dévaluation concernant la
création dun pôle régional déducation et de formation au cinéma et à
laudiovisuel tel que ceux qui se mettent en place au niveau national ;
6) harmonisation dune culture
festive et événementielle avec une politique de création, déducation et de
formation.
B En direction des publics
défavorisés qui résident essentiellement dans le " grand
Ajaccio " et en milieu rural (où lintercommunalité peut apporter une
réponse).
Il convient donc de poursuivre
lensemble de cette politique daménagement culturel du territoire, de
favoriser la professionnalisation des équipes, créer des structures performantes et
développer lesprit de service public.
C En faveur des métiers
dart, en direction des productions culturelles devant occuper le secteur
économique des musées (mise en place dune coordination régionale)
II Lobservatoire culturel
Il sagirait dune
structure régionale dinformation et de communication qui pourrait sorganiser
autour de loutil culturel existant afin de mener, en relation avec lEtat et
au-delà de linformation du grand public et des professionnels, une action
dobservation et danalyse des politiques culturelles en Corse.
III Le partenariat
Les relations entre lEtat et
la Collectivité Territoriale peuvent saméliorer. Dans les années 80, lEtat
a joué un rôle prépondérant en matière dincitation et daccompagnement en
Corse et sur lensemble du territoire national. Il soriente aujourdhui
vers une fonction de " régulateur, correcteur des inégalités
territoriales ". Il demeure le garant sur lensemble du territoire du libre
accès à la culture pour tous les citoyens.
Or, en Corse, la politique de lEtat,
tout à fait paradoxalement, pèse encore trop lourdement dans le développement local,
notamment dans les arts plastiques. Lobservation et lévaluation des
politiques culturelles à travers lobservatoire de la culture dont le CESC
préconise la création devrait permettre daplanir ces difficultés.
IV La coordination des
politiques culturelles
Lengagement des
collectivités locales dans la maîtrise duvre des projets pose de nombreux
problèmes relatifs à la gestion et au pilotage des opérations (moyens humains et
financiers, volonté politique
).
Sport et jeunesse
Le sport à lécole
La pratique du sport est, avec
lenseignement, lun des axes essentiels de lépanouissement de la
personnalité de lenfant.
Force est de constater que nos écoles sont
pratiquement privées dinfrastructures corporelles et sportives.
Il est urgent de faire un état des lieux
et de mettre à la disposition de chaque établissement les moyens de pratiquer le sport
de façon efficace (salles de psychomotricité, petits complexes sportifs, gymnases,
bassins de natation
).
Il convient de préciser que la pratique de
léducation corporelle et du sport à lécole favorise largement la réussite
de ces disciplines dans le 2ème degré puis dans la vie adulte et quil
est donc essentiel de créer des passerelles et de mettre les compétences du monde
sportif au service de léducation des enfants.
Le Sport au service de la Région
Il paraît préférable de transférer
les subventions aux clubs professionnels du budget " sport " de la
Collectivité Territoriale de Corse pour les affecter à celui de la communication, tout
en gardant lenveloppe globale des 1,3% à redistribuer sur les équipements et les
activités physiques et sportives.
Les équipements sportifs :
réalisation dun inventaire précis de létat de fonctionnement des
installations sportives existantes, mise aux normes de ces installations et nouvelles
créations, réalisation dun bassin de natation de 50 m au CREPS de Corse.
Le haut niveau : développer
les classes promotionnelles en milieu scolaire, faciliter linsertion
socioprofessionnelle des sportifs de haut niveau.
Lemploi : encourager les
métiers liés au sport, prendre en compte les saisonniers du tourisme sportif à travers
leur formation à la pluriactivité.
Laménagement du territoire :
mise en place dun plan régional de développement des sports nautiques (Conseil
Nautique Régional), de montagne et de pleine nature.
La formation : mise en
place dun Plan régional de développement des formations dans le cadre du sport et
des loisirs sportifs.
Structure sportive : création
dune " Maison Régionale des Sports " où seraient regroupés
toutes les ligues et comités régionaux sportifs.
10) Coopération interrégionale (ouvrir
la Corse sur lextérieur)
Le CESC relève avec satisfaction la
reconnaissance par le Conseil Exécutif de la nécessité vitale pour la Corse de
souvrir sur lextérieur afin de contribuer à rompre son isolement.
Après les actions menées par la C. T. C.
depuis 1990 INTERREG I et II, IMEDOC et coopération avec le Nord Vietnam le
Conseil Exécutif invite à une rationalisation et propose l'élaboration d'un Schéma
Régional de Coopération Décentralisée.
Les trois priorités géostratégiques
indiquées reçoivent l'accord du CESC en insistant, pour la numéro 3, sur le processus
en direction des pays tiers méditerranéens qu'il faut approfondir (mise en place de la
zone de libre échange en 2010 pouvant pénaliser notre faible production agroalimentaire,
sauf à la rendre fortement identitaire et de grande qualité).
Cest pourquoi le C. E. S. C. demande
à être étroitement associé à l'élaboration de ce Schéma avant qu'il soit soumis à
l'Assemblée de Corse.
Observations complémentaires concernant
le secteur sanitaire et social
Bien que la " note
introductive " ne traite pas de ce secteur, le CESC tient à rappeler ses
positions en matière sanitaire et sociale.
Il sagit, certes, dun domaine
dans lequel la CTC na pas de compétence spécifique, mais elle ne peut cependant
ignorer la situation de la Corse et passer sous silence, en vertu dun
" recentrage de ses attributions " fort commode en lespèce, les
nouveaux enjeux de la loi relative à la lutte contre lexclusion : l'accessibilité
aux soins et la prévention. Elle doit accompagner les initiatives de lEtat, des
départements, des communes en vue dune couverture sanitaire et sociale
satisfaisante de lîle et notamment revoir le système de la prestation dépendance
et son financement.
La Collectivité Territoriale de
Corse doit simpliquer dans une politique régionale dinsertion par
léconomie, en favorisant les structures et promouvant la pratique du
" mieux disant social " dans les marchés relevant de sa compétence.
Elle doit aussi être porteuse dun projet déconomie solidaire par une aide
aux mutuelles et aux associations. Elle doit, enfin, accompagner les initiatives de
développement des emplois et services de proximité.
Plusieurs indicateurs montrent que deux
catégories de populations sont à cibler en priorité.
Les personnes âgées et les personnes
handicapées. La CTC doit faciliter la mise en uvre des solutions aux problèmes
de lisolement et du manque dautonomie des personnes âgées ou handicapées en
aidant leur maintien à domicile en milieu rural et urbain, en favorisant la création de
petites structures de prise en charge et la professionnalisation des intervenants à
domicile par des politiques volontaristes en matière demploi et de formation afin
de répondre ainsi aux attentes des familles.
Les populations en situation de
précarité. La CTC doit affiner sa connaissance des phénomènes de précarité et
dexclusion par la création dun observatoire régional. Elle doit
sinterroger sur de nouvelles formes déconomie et de redistribution des
ressources. Elle doit veiller à la prise en charge sanitaire de toutes les populations.
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Conclusion : une indispensable
" remise à plat " des procédures,
des compétences et des
structures.
Dans son avis N° 97/14 du 7/07/1997
relatif au rapport spécial sur la situation de la CTC en 1996, le CESC déclarait :
" Il paraît de moins en moins
contestable que les trop nombreux niveaux institutionnels qui structurent lîle
émiettent les décisions et freinent le développement, et que la question de
léventualité dune clarification globale des compétences et des pouvoirs ne
pourra être encore longtemps éludée. "
De très récents événements et les
déclarations quils ont suscitées au plus haut niveau de lEtat renforcent
cette affirmation.
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