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Le CESC de Corse  
 
     
   

Actualisation du P. D. C.

CONTRIBUTION DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL DE CORSE SUR LA "NOTE INTRODUCTIVE AU DÉBAT RELATIF À L'ACTUALISATION DU PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA CORSE - OBJECTIFS ET ORIENTATIONS POUR LA PÉRIODE 2000 - 2006 " ÉTABLIE PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF DE CORSE.

Document adopté

par le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse

réuni en séance plénière le 22 juin 1999 à Aiacciu

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9) Culture et sports

Culture

La note du Conseil Exécutif est dans l’ensemble satisfaisante en ce qu’elle concerne le secteur culturel. Toutefois, le CESC juge utile d’apporter quelques précisions et de hiérarchiser les urgences.

I - L’aménagement culturel du territoire

Il a porté, jusqu’à ce jour, sur le patrimoine et la conservation mais c’est à travers lui que doivent s’opérer les indispensables rattrapages :

A - En faveur de la création

1) théâtre : réalisation d’un centre d’art dramatique bilingue, mise en place de formations théâtrales, harmonisation des projets théâtraux ;

2) arts plastiques : espaces d’expositions, de recherche et de formation adaptés à la création contemporaine , réorganisation du FRAC (renforcement en personnel), valorisation, protection et conservation des collections (politique d’éducation populaire) ;

3) musique et danse : formations, répétitions, spectacles, diffusion, valorisation des nouveaux moyens d’expression ;

4) livre et lecture : poursuite des politiques engagées ;

5) audiovisuel : mise en place d’une politique de formation, soutien au développement d’une production en Corse et d’une production corse, conservation et valorisation du patrimoine audiovisuel insulaire, diffusion du patrimoine cinématographique et de cinéma de recherche, communication, information et mise en réseaux, création d’un centre de ressources de type commission régionale du film particulièrement pour le soutien à la production et l’accueil des tournages, festivals et animations cinématographiques, constitution d’un comité de pilotage comprenant la CTC, la DRAC/CNC, la Cinémathèque, le CESC, en vue d’une mission d’évaluation concernant la création d’un pôle régional d’éducation et de formation au cinéma et à l’audiovisuel tel que ceux qui se mettent en place au niveau national ;

6) harmonisation d’une culture festive et événementielle avec une politique de création, d’éducation et de formation.

B – En direction des publics défavorisés qui résident essentiellement dans legrand Ajaccio " et en milieu rural (où l’intercommunalité peut apporter une réponse).

Il convient donc de poursuivre l’ensemble de cette politique d’aménagement culturel du territoire, de favoriser la professionnalisation des équipes, créer des structures performantes et développer l’esprit de service public.

C – En faveur des métiers d’art, en direction des productions culturelles devant occuper le secteur économique des musées (mise en place d’une coordination régionale)

II – L’observatoire culturel

Il s’agirait d’une structure régionale d’information et de communication qui pourrait s’organiser autour de l’outil culturel existant afin de mener, en relation avec l’Etat et au-delà de l’information du grand public et des professionnels, une action d’observation et d’analyse des politiques culturelles en Corse.

III – Le partenariat

Les relations entre l’Etat et la Collectivité Territoriale peuvent s’améliorer. Dans les années 80, l’Etat a joué un rôle prépondérant en matière d’incitation et d’accompagnement en Corse et sur l’ensemble du territoire national. Il s’oriente aujourd’hui vers une fonction de " régulateur, correcteur des inégalités territoriales ". Il demeure le garant sur l’ensemble du territoire du libre accès à la culture pour tous les citoyens.

Or, en Corse, la politique de l’Etat, tout à fait paradoxalement, pèse encore trop lourdement dans le développement local, notamment dans les arts plastiques. L’observation et l’évaluation des politiques culturelles à travers l’observatoire de la culture dont le CESC préconise la création devrait permettre d’aplanir ces difficultés.

IV – La coordination des politiques culturelles

L’engagement des collectivités locales dans la maîtrise d’œuvre des projets pose de nombreux problèmes relatifs à la gestion et au pilotage des opérations (moyens humains et financiers, volonté politique…).

Sport et jeunesse

Le sport à l’école

La pratique du sport est, avec l’enseignement, l’un des axes essentiels de l’épanouissement de la personnalité de l’enfant.

Force est de constater que nos écoles sont pratiquement privées d’infrastructures corporelles et sportives.

Il est urgent de faire un état des lieux et de mettre à la disposition de chaque établissement les moyens de pratiquer le sport de façon efficace (salles de psychomotricité, petits complexes sportifs, gymnases, bassins de natation…).

Il convient de préciser que la pratique de l’éducation corporelle et du sport à l’école favorise largement la réussite de ces disciplines dans le 2ème degré puis dans la vie adulte et qu’il est donc essentiel de créer des passerelles et de mettre les compétences du monde sportif au service de l’éducation des enfants.

Le Sport au service de la Région

Il paraît préférable de transférer les subventions aux clubs professionnels du budget " sport " de la Collectivité Territoriale de Corse pour les affecter à celui de la communication, tout en gardant l’enveloppe globale des 1,3% à redistribuer sur les équipements et les activités physiques et sportives.

Les équipements sportifs : réalisation d’un inventaire précis de l’état de fonctionnement des installations sportives existantes, mise aux normes de ces installations et nouvelles créations, réalisation d’un bassin de natation de 50 m au CREPS de Corse.

Le haut niveau : développer les classes promotionnelles en milieu scolaire, faciliter l’insertion socioprofessionnelle des sportifs de haut niveau.

L’emploi : encourager les métiers liés au sport, prendre en compte les saisonniers du tourisme sportif à travers leur formation à la pluriactivité.

L’aménagement du territoire : mise en place d’un plan régional de développement des sports nautiques (Conseil Nautique Régional), de montagne et de pleine nature.

La formation : mise en place d’un Plan régional de développement des formations dans le cadre du sport et des loisirs sportifs.

Structure sportive : création d’une " Maison Régionale des Sports " où seraient regroupés toutes les ligues et comités régionaux sportifs.

10) Coopération interrégionale (ouvrir la Corse sur l’extérieur)

Le CESC relève avec satisfaction la reconnaissance par le Conseil Exécutif de la nécessité vitale pour la Corse de s’ouvrir sur l’extérieur afin de contribuer à rompre son isolement.

Après les actions menées par la C. T. C. depuis 1990 – INTERREG I et II, IMEDOC et coopération avec le Nord Vietnam – le Conseil Exécutif invite à une rationalisation et propose l'élaboration d'un Schéma Régional de Coopération Décentralisée.

Les trois priorités géostratégiques indiquées reçoivent l'accord du CESC en insistant, pour la numéro 3, sur le processus en direction des pays tiers méditerranéens qu'il faut approfondir (mise en place de la zone de libre échange en 2010 pouvant pénaliser notre faible production agroalimentaire, sauf à la rendre fortement identitaire et de grande qualité).

C’est pourquoi le C. E. S. C. demande à être étroitement associé à l'élaboration de ce Schéma avant qu'il soit soumis à l'Assemblée de Corse.

Observations complémentaires concernant le secteur sanitaire et social

Bien que la " note introductive " ne traite pas de ce secteur, le CESC tient à rappeler ses positions en matière sanitaire et sociale.

Il s’agit, certes, d’un domaine dans lequel la CTC n’a pas de compétence spécifique, mais elle ne peut cependant ignorer la situation de la Corse et passer sous silence, en vertu d’un " recentrage de ses attributions " fort commode en l’espèce, les nouveaux enjeux de la loi relative à la lutte contre l’exclusion : l'accessibilité aux soins et la prévention. Elle doit accompagner les initiatives de l’Etat, des départements, des communes en vue d’une couverture sanitaire et sociale satisfaisante de l’île et notamment revoir le système de la prestation dépendance et son financement.

La Collectivité Territoriale de Corse doit s’impliquer dans une politique régionale d’insertion par l’économie, en favorisant les structures et promouvant la pratique du " mieux disant social " dans les marchés relevant de sa compétence. Elle doit aussi être porteuse d’un projet d’économie solidaire par une aide aux mutuelles et aux associations. Elle doit, enfin, accompagner les initiatives de développement des emplois et services de proximité.

Plusieurs indicateurs montrent que deux catégories de populations sont à cibler en priorité.

Les personnes âgées et les personnes handicapées. La CTC doit faciliter la mise en œuvre des solutions aux problèmes de l’isolement et du manque d’autonomie des personnes âgées ou handicapées en aidant leur maintien à domicile en milieu rural et urbain, en favorisant la création de petites structures de prise en charge et la professionnalisation des intervenants à domicile par des politiques volontaristes en matière d’emploi et de formation afin de répondre ainsi aux attentes des familles.

Les populations en situation de précarité. La CTC doit affiner sa connaissance des phénomènes de précarité et d’exclusion par la création d’un observatoire régional. Elle doit s’interroger sur de nouvelles formes d’économie et de redistribution des ressources. Elle doit veiller à la prise en charge sanitaire de toutes les populations.

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Conclusion : une indispensable " remise à plat " des procédures,

des compétences et des… structures.

Dans son avis N° 97/14 du 7/07/1997 relatif au rapport spécial sur la situation de la CTC en 1996, le CESC déclarait :

" Il paraît de moins en moins contestable que les trop nombreux niveaux institutionnels qui structurent l’île émiettent les décisions et freinent le développement, et que la question de l’éventualité d’une clarification globale des compétences et des pouvoirs ne pourra être encore longtemps éludée. "

De très récents événements et les déclarations qu’ils ont suscitées au plus haut niveau de l’Etat renforcent cette affirmation.

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