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Les propositions des "Culturels" |
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lundi 6 novembre 2000 propositions de la Section Culture réunie à Ajaccio. |
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Réunie à Ajaccio le 6 novembre 2000, la Section de la Culture, de l'Education et du Cadre de Vie du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse, présidée par M. Alex Bassani, a approuvé, à l'unanimité des membres présents, une résolution tendant à doter le secteur culturel d'un "outil politico-technique et fédérateur". |
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Préambule La culture, fer de lance de la quête identitaire au cours des trente dernières années, longtemps considérée comme séditieuse, parfois interdite d'expression, est-elle réellement aujourd'hui reconnue et acceptée ? Malgré sa vitalité dans et hors de l'île, qui se manifeste quotidiennement à travers les groupes musicaux, les compagnies de théâtre et de danse, les productions littéraires, artisanales, audiovisuelles, les arts plastiques etc., ce secteur souffre encore d'une faiblesse majeure que les entretiens de Matignon ont fait apparaître en... l'ignorant, faute de structure constituée pour le représenter dans son ensemble. En effet, aucun organisme fédérateur - à l'instar de ceux dont disposent les chefs d'entreprise, les pêcheurs, les agriculteurs, les salariés... - n'existe où puisse s'exprimer le monde culturel. S'il " paraît naturel de reconnaître à la collectivité territoriale la capacité de définir et de mettre en oeuvre la politique culturelle en Corse, en concertation notamment avec les autres collectivités locales "1 et que " cette compétence de caractère général implique de nouveaux transferts "2, il appartient au préalable à l'Etat de définir précisément les modalités et le contenu de ces transferts de pouvoirs, de compétences et de moyens et de prévoir une organisation moderne et dynamique d'un courant de la vie insulaire étroitement lié au développement économique général, particulièrement à l'heure où le tourisme, qui constitue l'un des moteurs de ce dernier, se doit d'acquérir une dimension culturelle s'il veut répondre pleinement à la demande. Une organisation représentative de l'éventail des activités culturelles et soutenue par une administration adaptée, soucieuse et capable de dynamiser leur espace et non seulement, comme cela est trop souvent vécu aujourd'hui, d'appliquer restrictivement des règlements de plus en plus lourds, tatillons, contraignants et obsolètes. Une organisation que les acteurs culturels insulaires réclament en espérant sincèrement qu'elle contribuera à construire un avenir de paix - qu'ils souhaitent dans ce secteur comme dans tous les autres - et un développement harmonieux fondé sur l'identité d'un peuple désireux de s'ouvrir de plus en plus à l'Europe et au monde. Résolution La Section de la culture, de l'éducation et du cadre de vie du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse, réunie à Ajaccio le 6 novembre 20003, après avoir entendu M. Alex Bassani, Président de section, rapporteur des conclusions de la réunion des acteurs culturels, tenue à son initiative et à celle de M. Elie Cristiani, Président de la Commission Azzione culturale et audiovisuel, le 31 octobre 2000 à Ajaccio, DEMANDE À TOUTES LES AUTORITES CONCERNEES 1) Que les compétences de l'actuel C. E. S. C. soient renforcées, notamment en matière de prospective, de propositions en amont et d'évaluation, et que tous les moyens soient donnés à l'Institution pour lui permettre d'accomplir dans les meilleures conditions, au bénéfice des autres organes territoriaux et de la population dont elle représente les forces vives, la mission d'assistance que lui confie la loi. Dans cet esprit, le premier alinéa de l'article L. 4424-17 du Code général des collectivités territoriales doit être, dès à présent, ainsi rédigé : " La collectivité territoriale de Corse définit les actions qu'elle entend mener en matière culturelle, au vu notamment des propositions qui lui sont adressées par le Conseil Economique, Social et Culturel, et en veillant à la cohérence avec celles des communes et des départements. " 2) Que soit transféré clairement et totalement à la C. T. C. le secteur de la création culturelle dont la compétence demeure encore partagée selon des modalités très vagues. Ce transfert doit être expressément prévu dans le 2ème alinéa de l'article L. 4424-17 précité - qui énumère les actions culturelles que peut mener la Collectivité - et s'accompagnera de celui des ressources financières et des moyens humains et matériels correspondants qu'il conviendra d'évaluer avec précision. 3) Que, comme dans d'autres pays européens, soit instaurée en faveur des activités culturelles et en particulier des industries que constituent l'édition, la musique, le cinéma, l'audiovisuel etc., une fiscalité spécifique assise sur un redéploiement des avantages fiscaux consentis au tabac et à l'alcool. 4) Que la future loi de programmation consacre la priorité de l'aménagement culturel du territoire insulaire (réseau de lieux), afin qu'il atteigne dans les délais les plus rapides le niveau moyen français. 5) Que soit créé, en complément de l'organe consultatif et d'assistance actuel, un outil politico-technique, fédérateur, opérationnel et susceptible de répondre aux aspirations du monde culturel insulaire qui demeurent insatisfaites depuis tant d'années. * Un outil politique par sa composition, son organisation, qui pourront s'inspirer de celles des offices et agences actuels, et son fonctionnement, placé sous l'autorité d'un Conseiller Exécutif spécialement délégué. * Un outil technique et fédérateur par ses compétences et prérogatives - qui engloberont et unifieront celles éclatées aujourd'hui entre divers intervenants : Etat (DRAC), Départements (Services culturels), Collectivité Territoriale (Direction opérationnelle, Musée, Cinémathèque, Outil culturel, FRAC...) - et sa mission de mise en synergie, pour le compte de la Collectivité, de l'ensemble des autres initiatives publiques. * Un outil opérationnel qui sera chargé, comme dans le domaine agricole par exemple, de mettre en uvre la participation active des " acteurs du terrain " à la définition de la politique culturelle de la Collectivité, contribuant ainsi à une meilleure démocratie. * Un outil, enfin, susceptible de porter au plus haut niveau les revendications des acteurs culturels, qui n'ont jamais pu, en l'absence de " porte-parole " officiellement reconnu pour les représenter, s'exprimer d'une voix autorisée. Conclusion Dans son avis N° 2000/006 du 8 mars 2000 relatif au devenir de la Corse, le Conseil Economique, Social et Culturel préconisait déjà " la création d'une structure territoriale chargée de mettre en uvre la politique culturelle " et précisait : " une stratégie culturelle porteuse d'épanouissement nécessite une réforme ambitieuse du cadre existant. " La Section de la culture, de l'éducation et du cadre de vie
confirme aujourd'hui solennellement et unanimement cette position.
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