Le CESC de Corse  
 
Pierre Agostini   AVIS DU C. E. S. C. N° 2000/01

relatif aux projets de contrat de plan 2000 - 2006, de DOCUP 2000 - 2006 et d’orientations budgétaires pour 2000

Session du 25 janvier 2000

   
   

Le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse,

réuni en séance plénière le 25 janvier 2000 à Ajaccio,

VU le Code Général des Collectivités Territoriales, notamment ses articles L. 4421-1 à L. 4426-1 ;

VU le décret n° 92-1268 du 7 décembre 1992 relatif à la composition et au fonctionnement du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse, modifié par le décret n° 98-1094 du 4 décembre 1998 ;

VU la lettre du 23 décembre 1999, par laquelle le Président du Conseil Exécutif de Corse demande l'avis du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse sur ses rapports relatifs aux projets de contrat de plan 2000 - 2006, de DOCUP 2000 - 2006 et d’orientations budgétaires pour 2000 ;

SUR rapport présenté par M. Pierre AGOSTINI ;

APRES EN AVOIR DÉLIBÉRÉ,

PRONONCE L'AVIS SUIVANT

L’examen des rapports qui lui sont soumis par M. le Président du Conseil Exécutif - et sur lesquels M. le Directeur Général des Services , Mmes la Secrétaire Générale du Conseil Exécutif, la Directrice de la Formation, de l'Enseignement et de la Recherche et M. le Directeur de l'Action Culturelle, du Patrimoine, de la Jeunesse et des Sports ont fourni de précieux éclaircissements lors des réunions des sections des 10 et 11 janvier 2000 - appelle de la part du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse les observations suivantes.

I) REMARQUE PRÉLIMINAIRE

Au moment où le CESC est appelé à se prononcer sur les projets de contrat de plan et de DOCUP, le Premier ministre a initié une large réflexion sur l’avenir de la Corse dont les conclusions pourraient être de nature à remettre en question l’exécution de ces programmes pluriannuels, selon qu’ils soient mis en œuvre dans le cadre institutionnel actuel – même rafraîchi - ou dans celui d’une organisation politique et administrative autorisant de nouveaux rapports contractuels avec l’Etat et l’Union européenne.

II) LES DOCUMENTS DE PROGRAMMATION

1) Observations générales

Les projets de contrat de plan et de document unique de programmation proposent une stratégie d’ensemble qui se veut et paraît cohérente avec le plan de développement de la Corse sur l’actualisation duquel le CESC s’est prononcé le 22juin 1999 .

Le diagnostic commun énumère cinq handicaps à surmonter ainsi que cinq atouts à valoriser afin de faire face à cinq enjeux et les mesures proposées tentent de répondre à ces objectifs.

La présentation séparée des deux projets – même si elle est due à des nécessités de procédure – ne favorise pas leur exploitation et un document de synthèse eût été souhaitable.

On peut en effet regretter quelques discordances ou anomalies :

- les deux documents sont articulés autour de quatre axes mais, dans le contrat de plan, on cite 7 mesures alors que le DOCUP traite de regroupements ;

- certains projets communautaires susceptibles de compenser des manques sont omis (INTEREG 3, par exemple) ;

- plus généralement, la présentation des documents ne permet pas de les analyser mesure par mesure.

2) Quelques considérations financières

Les crédits se répartissent comme suit :

Axe 1 (Consolider les bases du développement) : 1.877,3 MF (43 %) ;

Axe 2 (Construire l’avenir avec les acteurs du développement) : 1.229,4 MF (28,4 %) ;

Axe 3 (Cet axe comporte curieusement deux intitulés « Favoriser la cohésion sociale » et « La formation et la qualification des femmes et des hommes ») : 985,5 MF (22,7 %) ;

S'agissant de l'axe 3, l'identification des activités susceptibles de participer à la création d'emplois est une priorité pour tous ; l'économie solidaire ou sociale, au travers de ses différentes composantes, peut et doit apporter une contribution spécifique. A cet effet - et pour le CESC - il s'avère indispensable de prendre en compte les mutations de notre société et les bespoins qu'elles induisent.

Le Conseil demande à la Collectivité territoriale d'inscrire dans le Contrat de plan Etat/Région les moyens, notamment financiers, de soutenir et d'accompagner ce secteur de l'économie qui, si l'on se réfère au projet actuel, ne se verrait attribuer que 8, 7 % des crédits.

Axe 4 (Promouvoir les territoires de projets et valoriser le patrimoine) : 227, 5 MF (5,2 %)

On peut s’étonner que l’axe 4 qui correspond à un objectif majeur (une des trois priorités contenus dans la note d’actualisation du P. D. C.) ne fasse pas l’objet d’une programmation plus importante.

Et l’on regrette que la formation initiale, continue ou professionnelle ne mobilise que 14 % des crédits.

En ce qui concerne les infrastructures routières, la participation de la Collectivité grève trop lourdement son budget. En conséquence, l'Etat doit consentir un effort exceptionnel de remise à niveau des ex R. N.

Par ailleurs, bien que l’enveloppe budgétaire globale de 4333, 78 MF soit en augmentation par rapport au contrat précédent, certains financements européens subissent les effets de la sortie de la Corse de l’objectif n° 1 qui, comme l’a déjà souligné le Conseil, ne correspond pas forcément à l’achèvement du rattrapage du retard économique de l’île mais résulte bien plus de l’élargissement de l’Union européenne à des pays à très faible P. I. B.

Il est en outre très souhaitable que, lors de l’exécution de ces programmes et contrairement aux précédents, les crédits soient consommés dans les délais impartis car, dans le cas contraire, la nouvelle méthode de dégagement imposée par L’union européenne pourrait priver la Corse d’une part importante de ces sommes.

Enfin, le CESC a constaté que les projets ne proposent de contractualiser qu’une partie relativement faible des ressources régionales et, faute d’explications, s’interroge sur les raisons et la signification exacte de cette nouvelle orientation.

III) LES ORIENTATIONS BUDGETAIRES

Le caractère extrêmement général des orientations budgétaires n’autorise que la vérification de leur cohérence avec les différents documents de programmation et le P. D.C., laquelle semble avérée.

C'est pourquoi le CESC demande à être saisi en temps utile du projet de budget primitif pour l’exercice 2000 afin de déterminer si les opérations qui y seront inscrites sont de nature à favoriser le développement harmonieux et maîtrisé qu’il préconise depuis sa création.