Le 25 janvier 2001, les présidents des CES
de France ont été reçus à Bruxelles par M. Michel Barnier,
Commissaire Européen en charge de la politique régionale. A cette occasion, Raymond Ceccaldi,
Président du Conseil Economique, Social et Culturel de Corse, a pu interroger M. Barnier
sur un certain nombre de points relevant de son autorité et concernant plus
particulièrement la Corse.
Au premier rang de ceux-ci figure le sort réservé
au mémorandum élaboré par la Collectivité Territoriale en juillet
2000 et intitulé " Pour une reconnaissance de la spécificité insulaire de la Corse
dans l'Union Européenne ". Ce texte contient des propositions d'orientations et de
mesures dans le domaine de la politique régionale, en matière fiscale, dans les secteurs
de l'agriculture, de la pêche, des transports aériens et maritimes et en matière d'aide
d'Etat à finalité régionale.
Le Commissaire a précisé que toutes les réponses
souhaitées seront apportées avant la fin du mois de février 2001 et que certaines
d'entre elles iront même au-delà de ce que pouvait espérer la CTC.
R. Ceccaldi a également demandé
à M. Barnier dans quelle mesure il lui paraissait possible de concilier
les aspirations de l'île à des relations plus directes avec l'Union Européenne et la
prépondérance de l'Etat-nation dont il a lui-même affirmé à maintes reprises,
notamment devant le Comité des Régions le 13 avril 2000, la nécessité du maintien.
La réponse a été moins directe. Le Commissaire a
estimé qu'il s'agit-là d'un " problème franco-français " et qu'il ne
pouvait, pour sa part, ignorer les positions des Gouvernements centraux.
S'agissant, enfin, du "processus de
Matignon", M. Barnier a tenu à affirmer son soutien à la démarche
entreprise par le Premier ministre le 13 décembre 1999 et qui s'est traduite par
l'élaboration, en concertation avec les élus de la Corse, d'un avant-projet de loi qui
sera soumis dans les tous prochains jours au Conseil des Ministres.
***
Dans l'après-midi, les Présidents des CES étaient
les hôtes du Comité Economique et Social Européen.
Toutes les interventions - elles furent nombreuses
et de haute tenue -, qu'elles aient émané des Conseillers et fonctionnaires européens
ou des Présidents français, concernaient le développement économique et, dans une
moindre mesure, le secteur social. De culture, point !
Ce qui a conduit R. Ceccaldi a
remarquer que ce " vide culturel " était peu compatible avec l'esprit de la
construction européenne et, surtout, avec la fameuse déclaration que l'on prête - à
tord dit-on - à Jean Monnet : " Si c'était à refaire, je
commencerais par la culture. "
Mme Anne-Marie Sigmund
représentante de l'Autriche et Présidente du Groupe des activité diverses en a convenu
en reconnaissant que des préoccupations plus immédiates telles que la monnaie ou la
défense avaient quelque peu occulté l'aspect culturel et qu'il importait à présent de
rétablir la culture dans son rôle de " toit de l'édifice européen ".
La séance s'est poursuivie par une intervention du
Président du Comité Economique et Social Européen, M. Göke Frerichs,
qui a souhaité une mise en réseau de l'ensemble des institutions consultatives
européennes. |