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Une loi programme pour l'Université |
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De gauche à droite : MM. Jean Costa, Doyen de la faculté des Sciences, | ||||
Jean-Charles Colonna, Maire de Corte, Raymond Ceccaldi, Président du CESC de Corse | ||||
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"Une loi programme pour l'Université" |
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Colloque organisé par l'Université de Corse et le CESC de Corse à l'occasion |
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du 20ème anniversaire de l'Université - Corti, 30 janvier 2001. |
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Intervenants pour le CESC : M. R. Ceccaldi, Président, (Ouverture des travaux) |
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Intervention du Président Raymond CECCALDI |
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Monsieur le Maire de Corte, Monsieur le
Président de l'Université de Corse, Monsieur le Doyen, Mesdames et Messieurs, Le thème qui nous
réunit aujourdhui : « Une loi programme pour lUniversité »,
constitue aussi - et surtout, je crois - une revendication, car les grandes orientations
de ce texte futur, définies dans lannexe à lavant-projet de loi modifiant et
complétant le statut de la collectivité territoriale de Corse, omettent, entre autres,
lUniversité. Le 8 décembre
2000, les élus territoriaux ne sy sont pas trompés lorsquils ont affirmé,
dans leur avis sur lavant-projet de loi, quil « conviendra
de prendre en compte l'Université de Corse dans la loi-programme, dans le cadre des
travaux d'infrastructures indispensables » et « quil faudra également
prévoir les travaux de développement concomitants de la ville de Corte en tant que ville
universitaire appelée à disposer des équipements urbains, culturels et sportifs liés
à sa spécificité. » Et,
le 20 décembre, après avoir pris connaissance de la proposition de l'Université de
Corse concernant la création d'un nouveau campus pour le pôle d'excellence en
environnement, le CESC nhésitait pas à approuver massivement
cette initiative, à laquelle il sest engagé à apporter tout son soutien. Lavant projet
de loi, qui contient le programme exceptionnel dinvestissements publics, destiné,
comme le précise lexposé des motifs, à combler sur 15 ans les retards
déquipement et de services collectifs dont souffre la Corse, devrait passer au
stade de projet gouvernemental le 14 février prochain, après son examen en Conseil des
Ministres, pour être probablement promulgué avant lété et entrer pleinement en
vigueur dès le 1er janvier 2002. Cest tout à
fait logiquement quil se prononçait, à
une très forte majorité, pour « la création, dans le cadre de la République
Française, d'une Collectivité autonome dotée du pouvoir de légiférer dans les
domaines de ses compétences et habilitée à traiter directement, dans ces domaines, avec
l'Union Européenne. » Cétait-là
une position qui, bien quexposée de façon quelque peu lapidaire, avait le mérite
dêtre claire. Au fil du
déroulement de ce quil est désormais convenu dappeler le « processus
de Matignon », je nai, pour ma part, jamais perdu de vue sa finalité
essentielle : le retour de la paix civile, aujourdhui encore très menacée et sans
laquelle, selon moi, aucun programme ne saurait être efficient. Cette aspiration
primordiale était celle de tous les intervenants qui ont participé aux auditions que le
CESC a menées au début de lannée dernière, assumant ainsi pleinement son rôle
dans lintérêt de la Corse en donnant la parole aux citoyens. Elle était et
demeure aussi la mienne et j'ai eu l'occasion, lors d'une intervention télévisée, de
dire sans détours que j'étais prêt, pour aboutir à la paix, à négocier avec l'Enfer.
J'ai également,
dans un communiqué de presse, condamné la violence, sous toutes ses formes, doù
quelle vienne et quels quen soient les auteurs, en affirmant que l'immense
majorité de la population insulaire, persuadée qu'aucun avenir ne peut être fondé sur
la violence, place ses espoirs sur les résultats du dialogue engagé entre ses
représentants légitimes que sont les élus territoriaux et l'Etat. Je précisais que
seule cette concertation et les mesures qui en découleront peuvent garantir à l'île le
développement harmonieux et la paix civile auxquels elle aspire et que, au-delà de son
aspect criminel, toute action tendant à s'opposer à la réussite de ce processus est
donc condamnable en ce qu'elle s'oppose à l'intérêt général. Je nai évidemment
pas changé davis. Bien plus, jajoute à cette condamnation les proclamations
quasi quotidiennes - plus ou moins autorisées mais toujours orientées et souvent très
médiatisées - qui visent à fermer, sans proposer dautre issue, la seule voie
ouverte pour permettre à la Corse de sextraire enfin du cycle infernal qui perdure
depuis un quart de siècle. Cest ainsi
que, contrairement à une très récente et, comme toujours, très péremptoire
déclaration dun ancien ministre dont chacun connaît la relation passionnément
conflictuelle avec la ville de Corte et la Corse, la Collectivité Territoriale a utilisé
à quarante reprises environ, de 1983 à 1999, la faculté qui lui était offerte par
lancien article 26 de la loi du 13 mai 1991 de présenter au Gouvernement des
propositions tendant à modifier ou à adapter des dispositions législatives ou
réglementaires en vigueur. Le Gouvernement na effectivement jamais refusé quoi que
ce soit : il na pas répondu ! Sauf deux ou trois fois et sur des questions
relativement secondaires. Acceptons donc la
volonté exprimée par le Premier Ministre le
17 août 2000 de rompre
« avec l'opacité des comportements comme avec les attitudes de façade » et
de mettre en oeuvre des mesures susceptibles
« de favoriser le développement de lîle et de fonder durablement la paix
civile. » Parmi ces mesures
figure la loi programme dont des intervenants bien plus compétents que moi vont examiner
en détail tout au long de la journée les différentes applications utiles dans des
domaines aussi divers que lenseignement, la recherche, le développement, la culture
ou les nouvelles technologies. Ce texte nest
assurément quune pierre dun édifice encore fragile et il nen est pas
la clé de voûte, mais je souhaite sincèrement quil soit élaboré dans la
meilleure concertation, en vue dencourager lépanouissement des secteurs
susceptibles de contribuer par leur action et leur rayonnement à la construction
dune Corse apaisée et prospère. LUniversité
de Corse en est éminemment un. Je vous remercie. |
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