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Le CESC de Corse  
 
     
   

Actualisation du P. D. C.

CONTRIBUTION DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL DE CORSE SUR LA "NOTE INTRODUCTIVE AU DÉBAT RELATIF À L'ACTUALISATION DU PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA CORSE - OBJECTIFS ET ORIENTATIONS POUR LA PÉRIODE 2000 - 2006 " ÉTABLIE PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF DE CORSE.

Document adopté

par le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse

réuni en séance plénière le 22 juin 1999 à Aiacciu

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4) Transports

Le service public

Le CESC réaffirme son attachement au service public pour assurer la continuité territoriale. Aussi, il s’interroge sur une conception consistant à mixer un trafic de service public plafonné à l’équivalent de la fréquentation " hivernale " avec un trafic concurrentiel devant satisfaire les besoins touristiques en période " estivale ".

En tout état de cause, le choix entre l’affermage et la concession mérite amplement une étude préalable.

Les ports et aéroports

Les principaux investissements ont été réalisés mais le soutien de l’économie et, plus particulièrement, de l’industrie touristique suppose l’amélioration des structures d’accueil portuaires, y compris celles des ports secondaires, dans l’optique de favoriser le développement :

  • des croisières, qui ont démontré au cours des dernières années qu’elles doivent être pérennisées, ce qui ne sera possible que si les compagnies concernées peuvent bénéficier de conditions d’accueil comparables à celles des autres ports méditerranéens ;
  • de la navigation de plaisance, en expansion continue et qui nécessite, outre une augmentation des capacités d’accueil, notamment d’Ajaccio, un développement des activités d’hivernage et, compte tenu de la demande croissante, la création de structures nouvelles sur la côte occidentale ;
  • de la pêche artisanale dont les besoins, tant en infrastructures qu’en superstructures, sont loin d’être satisfaits et doivent être rapidement pris en compte dans une stratégie globale incluant tous les partenaires concernés.

Bien souvent décriés, les ports secondaires n’en demeurent pas moins des éléments incontournables de l’activité économique des micro régions qu’ils desservent. L’amélioration de leurs conditions d’accueil des passagers et des marchandises ne peut donc être négligée.

Les installations commerciales des aéroports principaux, qui sont désormais conformes aux critères de qualité d’accueil et de sécurité, peuvent être complétées par des équipements favorisant l’implantation des entreprises sur les concessions (zones d’activités) ou destinés à développer le tourisme d’aviation d’affaires et privé à forte valeur ajoutée.

5) Agriculture

Le devenir des secteurs agricole, agroalimentaire et artisanal est insuffisamment pris en compte, les hommes et leur formation sont singulièrement absents des préoccupations de la note d’actualisation et rien n’est prévu sur une grande partie du territoire qui se prête pourtant à de nombreuses productions, notamment biologiques.

Si le tourisme peut être considéré comme " le levier majeur du développement ", l’agriculture participe à l’aménagement du territoire.

Or, le déséquilibre mer - montagne de l’île ne cesse de s’aggraver. L’économie rurale, malgré les multitudes de mesures destinées au " développement rural "  et à la " sauvegarde de l’intérieur ", est exsangue.

L’absence de fiscalité adaptée, les difficultés du secteur agroalimentaire à s’adapter à des normes européennes toujours plus contraignantes, l’exiguïté du marché local risquent de sonner à très court terme le glas d’une activité ancestrale.

Seule une politique agricole à dominante économique sera de nature à éviter la disparition de centaines d’entreprises, gravement handicapées par leurs problèmes de trésorerie.

Il faut aider les jeunes agriculteurs à s’installer dans l’intérieur de l’île en procédant sans délai à la remise en état des vergers traditionnels. Les actions en faveur de la châtaigneraie doivent être poursuivies et accentuées et la promotion de l’oléiculture doit faire l’objet d’un projet global portant sur la rénovation, la transformation et la commercialisation.

Il faut aider la profession à s’organiser pour lui permettre d’écouler sa production et favoriser la création de labels " produits corses " afin de différencier la production locale des importations.

A ce propos, on note que les productions " identitaires " ont acquis ces dernières années une place de premier plan au sein du système productif insulaire, notamment à travers l’obtention de certains des labels précités et la mise en place de procédures " qualité ". C’est précisément en raison de leur caractère " identitaire " marqué, élément fort de promotion de l’île à l’extérieur, que leur commercialisation ne doit pas se limiter à la Corse.

La Collectivité Territoriale devrait apporter son soutien à l’exportation de ces produits en créant une Agence Régionale pour la Commercialisation des Produits Identitaires. Un tel organisme existe en Sardaigne depuis plusieurs années et a permis de développer le marché jusqu’aux Etats-Unis.

Enfin, à titre d’exemple de la synergie des activités, on notera que le marché interne est insuffisant pour absorber la production agricole proprement dite et qu’en conséquence la clientèle touristique, notamment de proximité, constitue un important débouché complémentaire.

6) Energie et Environnement

Energie

Il n’est pas suffisant de rattacher l’énergie au seul environnement. D’autres secteurs y sont directement liés, notamment l’industrie, passée sous silence dans la note du Conseil Exécutif, alors qu’elle doit être soutenue dans ses productions non polluantes à forte valeur ajoutée.

Il n’est pas satisfaisant que la gestion de l’énergie soit appréhendée à travers l’unique consommation domestique, l’aspect industriel étant totalement occulté.

Il n’est pas démontré qu’un morcellement de la production soit bénéfique à la Corse. La multiplication des producteurs risque, au contraire, d’aboutir à la dégradation du service public et au désengagement d’EDF.

Il est urgent d’organiser un débat de fond sur cette question qui touche directement à l’indépendance énergétique de la Corse à laquelle il ne faut surtout pas renoncer.

Environnement

Le CESC constate avec satisfaction que l’environnement constitue une part importante de la " note introductive " élaborée par le Conseil Exécutif conformément aux orientations contenues dans le PDC qui précisaient que " l’environnement constitue un des trois ou quatre axes majeurs du développement de l’île ".

Il note avec intérêt que le développement durable est inscrit comme une " des trois priorités que les prochains contrats de plan doivent prendre en considération ". Il regrette cependant que la préoccupation environnementale ne soit pas plus souvent associée aux autres " points forts ", exception faite de l’énergie où elle est clairement affirmée. Il aurait dû en être de même pour le tourisme, les infrastructures routières et de transports.

Le CESC s’étonne que la création d’un office de la mer, expressément prévue dans le document de novembre 1998, soit ramenée à une simple " préfiguration ". Il préconise que cet office de la mer, devenu aujourd’hui indispensable, soit intégré à l’office de l’environnement et devienne un instrument de la politique partenariale de gestion et de valorisation du capital environnemental marin.

7) Nouvelles technologies d’information et de communication

Le CESC ne peut que se réjouir de la volonté du Conseil Exécutif de " favoriser la création de réseaux de communication performants pour renforcer la cohésion de la Corse et faciliter son intégration au reste du monde ".

A l’instar des Etats-Unis et de l’Europe qui projettent de se doter d’autoroutes électroniques, il convient de donner une priorité absolue à une infrastructure de communication multimédia avancée, construite autour de l’épine dorsale Ajaccio-Corte-Bastia en un réseau dense arrivant jusqu’aux plus petits villages (type accès Numeris).

Ceci est possible en un temps court et pour un investissement raisonnable. Le problème essentiel est celui des tarifs des communications : il doit être étudié de façon spécifique avec, en particulier, le principe d’une continuité territoriale électronique, la seule à pouvoir être techniquement réaliste.

L’avantage d’un tel dispositif est qu’une fois reliés à une tête de réseau, nous le serons, ipso facto, au monde entier. Ainsi, le réseau externe supprime l’insularité et le réseau interne en fait autant pour l’archipel de nos micro régions, provoquant des évolutions socio-économiques profondes ; notons que la diffusion culturelle, interne et externe, s’en trouvera également grandement facilitée.

En accompagnement du RÉSEAU MULTIMÉDIA, il faut créer un CENTRE DE TÉLÉGESTION MULTIFONCTIONS, service public de la Collectivité territoriale, laquelle gèrerait, outre ce dernier, un ensemble de réseaux : hydraulique, énergétique, transports, télésurveillance, météorologie, incendies, pollutions marines en Méditerranée Occidentale, banque de données corses, télégestion d’unités de production automatisées etc.(…).

Le texte en italique ci-dessus est extrait du " projet d’orientations pour le plan de développement " adopté par le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse le… 8 juin 1993.

8) Education, Formation, Enseignement supérieur, Recherche

Formation initiale

Prévoir des constructions adaptées (à caractère modulable, par exemple) aux nouvelles formes d’enseignement et permettant aux élèves de mieux vivre leur scolarité.

Eviter la surcharge des classes.

Perfectionner la formation de l’encadrement par l’accès aux techniques audiovisuelles et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Mettre en place une pédagogie rénovée en relation avec l’environnement immédiat et plus lointain (sorties éducatives, voyages culturels) et ouvrir l’école à la société civile (par voie de conventions).

Insérer l’école

La langue

Il convient d’apporter les précisions suivantes, en complément des avis déjà émis par le CESC les 17/11/1997 et 7/12/1998.

Pour la réussite de l’enseignement de la langue corse, il faut, certes, des programmes adaptés aux réalités locales mais rien de durable ne pourra être construit sans la continuité de cet enseignement, laquelle passe par une formation conséquente des maîtres qui intégrerait, outre des contenus de connaissance de la langue et des programmes, un engagement régulier des personnels à travers un projet d’école soutenu par l’ensemble de la hiérarchie.

Les sites bilingues ne peuvent être la seule réponse à un enseignement continu. Doivent s’y ajouter la généralisation des trois heures et une participation active des parents. Les sites bilingues expérimentaux doivent préparer la généralisation du bilinguisme.

Concernant les moyens didactiques, il est absolument nécessaire de s’ouvrir aux documents audiovisuels et au multimédia (méthodes, documentaires, productions internes à l’école, logiciels thématiques et spécialisés) qui font actuellement cruellement défaut.

Formation continue

Un des axes essentiels de cette formation doit viser à privilégier l’accès à l’emploi et le traitement des publics en grande difficulté, en concertation avec les acteurs économiques, sociaux et culturels.

Enseignement supérieur

Un gros effort de création d’infrastructures modernes s’impose afin de permettre aux filières existantes de se perpétuer mais aussi d’ouvrir l’Université vers le pôle d’excellence en environnement programmé. L’université, telle qu’elle existe, ne prépare pas suffisamment à l’emploi et on ne peut ignorer que le problème de la relation du niveau des études à l’emploi demeure crucial pour la Corse. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en développant les formations " professionnalisantes " et en ouvrant l’Université au monde.

Recherche

Le CESC approuve les orientations définies par le Conseil Exécutif dans la note introductive au débat sur l’actualisation du P. D. C.