4) Transports
Le service public
Le CESC réaffirme son attachement au
service public pour assurer la continuité territoriale. Aussi, il sinterroge sur
une conception consistant à mixer un trafic de service public plafonné à
léquivalent de la fréquentation " hivernale " avec un trafic
concurrentiel devant satisfaire les besoins touristiques en période
" estivale ".
En tout état de cause, le choix entre
laffermage et la concession mérite amplement une étude préalable.
Les ports et aéroports
Les principaux investissements ont
été réalisés mais le soutien de léconomie et, plus particulièrement, de
lindustrie touristique suppose lamélioration des structures daccueil
portuaires, y compris celles des ports secondaires, dans loptique de favoriser le
développement :
- des croisières, qui ont démontré au cours des dernières
années quelles doivent être pérennisées, ce qui ne sera possible que si les
compagnies concernées peuvent bénéficier de conditions daccueil comparables à
celles des autres ports méditerranéens ;
- de la navigation de plaisance, en expansion continue et qui
nécessite, outre une augmentation des capacités daccueil, notamment
dAjaccio, un développement des activités dhivernage et, compte tenu de la
demande croissante, la création de structures nouvelles sur la côte occidentale ;
- de la pêche artisanale dont les besoins, tant en
infrastructures quen superstructures, sont loin dêtre satisfaits et doivent
être rapidement pris en compte dans une stratégie globale incluant tous les partenaires
concernés.
Bien souvent décriés, les ports secondaires
nen demeurent pas moins des éléments incontournables de lactivité
économique des micro régions quils desservent. Lamélioration de leurs
conditions daccueil des passagers et des marchandises ne peut donc être négligée.
Les installations commerciales des aéroports
principaux, qui sont désormais conformes aux critères de qualité daccueil
et de sécurité, peuvent être complétées par des équipements favorisant
limplantation des entreprises sur les concessions (zones dactivités) ou
destinés à développer le tourisme daviation daffaires et privé à forte
valeur ajoutée.
5) Agriculture
Le devenir des secteurs agricole,
agroalimentaire et artisanal est insuffisamment pris en compte, les hommes et leur
formation sont singulièrement absents des préoccupations de la note dactualisation
et rien nest prévu sur une grande partie du territoire qui se prête pourtant à de
nombreuses productions, notamment biologiques.
Si le tourisme peut être considéré comme
" le levier majeur du développement ", lagriculture participe
à laménagement du territoire.
Or, le déséquilibre mer - montagne de
lîle ne cesse de saggraver. Léconomie rurale, malgré les multitudes
de mesures destinées au " développement rural " et à la
" sauvegarde de lintérieur ", est exsangue.
Labsence de fiscalité adaptée, les
difficultés du secteur agroalimentaire à sadapter à des normes européennes
toujours plus contraignantes, lexiguïté du marché local risquent de sonner à
très court terme le glas dune activité ancestrale.
Seule une politique agricole à dominante
économique sera de nature à éviter la disparition de centaines dentreprises,
gravement handicapées par leurs problèmes de trésorerie.
Il faut aider les jeunes
agriculteurs à sinstaller dans lintérieur de lîle en procédant sans
délai à la remise en état des vergers traditionnels. Les actions en faveur de la
châtaigneraie doivent être poursuivies et accentuées et la promotion de
loléiculture doit faire lobjet dun projet global portant sur la
rénovation, la transformation et la commercialisation.
Il faut aider la profession à
sorganiser pour lui permettre découler sa production et favoriser la
création de labels " produits corses " afin de différencier la
production locale des importations.
A ce propos, on note que les productions
" identitaires " ont acquis ces dernières années une place de
premier plan au sein du système productif insulaire, notamment à travers
lobtention de certains des labels précités et la mise en place de procédures
" qualité ". Cest précisément en raison de leur caractère
" identitaire " marqué, élément fort de promotion de lîle à
lextérieur, que leur commercialisation ne doit pas se limiter à la Corse.
La Collectivité Territoriale devrait
apporter son soutien à lexportation de ces produits en créant une Agence
Régionale pour la Commercialisation des Produits Identitaires. Un tel organisme
existe en Sardaigne depuis plusieurs années et a permis de développer le marché
jusquaux Etats-Unis.
Enfin, à titre dexemple de la
synergie des activités, on notera que le marché interne est insuffisant pour absorber la
production agricole proprement dite et quen conséquence la clientèle touristique,
notamment de proximité, constitue un important débouché complémentaire.
6) Energie et Environnement
Energie
Il nest pas suffisant de
rattacher lénergie au seul environnement. Dautres secteurs y sont
directement liés, notamment lindustrie, passée sous silence dans la note du
Conseil Exécutif, alors quelle doit être soutenue dans ses productions non
polluantes à forte valeur ajoutée.
Il nest pas satisfaisant que la
gestion de lénergie soit appréhendée à travers lunique consommation
domestique, laspect industriel étant totalement occulté.
Il nest pas démontré quun
morcellement de la production soit bénéfique à la Corse. La multiplication des
producteurs risque, au contraire, daboutir à la dégradation du service public et
au désengagement dEDF.
Il est urgent dorganiser un débat de
fond sur cette question qui touche directement à lindépendance énergétique de la
Corse à laquelle il ne faut surtout pas renoncer.
Environnement
Le CESC constate avec satisfaction que
lenvironnement constitue une part importante de la " note
introductive " élaborée par le Conseil Exécutif conformément aux
orientations contenues dans le PDC qui précisaient que " lenvironnement
constitue un des trois ou quatre axes majeurs du développement de lîle ".
Il note avec intérêt que le
développement durable est inscrit comme une " des trois priorités que les
prochains contrats de plan doivent prendre en considération ". Il regrette
cependant que la préoccupation environnementale ne soit pas plus souvent associée aux
autres " points forts ", exception faite de lénergie où elle
est clairement affirmée. Il aurait dû en être de même pour le tourisme, les
infrastructures routières et de transports.
Le CESC sétonne que la création
dun office de la mer, expressément prévue dans le document de novembre 1998, soit
ramenée à une simple " préfiguration ". Il préconise que cet
office de la mer, devenu aujourdhui indispensable, soit intégré à loffice
de lenvironnement et devienne un instrument de la politique partenariale de gestion
et de valorisation du capital environnemental marin.
7) Nouvelles technologies
dinformation et de communication
Le CESC ne peut que se réjouir de la
volonté du Conseil Exécutif de " favoriser la création de réseaux de
communication performants pour renforcer la cohésion de la Corse et faciliter son
intégration au reste du monde ".
A linstar des Etats-Unis et de
lEurope qui projettent de se doter dautoroutes électroniques, il
convient de donner une priorité absolue à une infrastructure de communication
multimédia avancée, construite autour de lépine dorsale Ajaccio-Corte-Bastia en
un réseau dense arrivant jusquaux plus petits villages (type accès Numeris).
Ceci est possible en un temps court et pour
un investissement raisonnable. Le problème essentiel est celui des tarifs des
communications : il doit être étudié de façon spécifique avec, en particulier,
le principe dune continuité territoriale électronique, la seule à pouvoir
être techniquement réaliste.
Lavantage dun tel dispositif
est quune fois reliés à une tête de réseau, nous le serons, ipso facto, au monde
entier. Ainsi, le réseau externe supprime linsularité et le réseau interne en
fait autant pour larchipel de nos micro régions, provoquant des évolutions
socio-économiques profondes ; notons que la diffusion culturelle, interne et
externe, sen trouvera également grandement facilitée.
En accompagnement du RÉSEAU MULTIMÉDIA,
il faut créer un CENTRE DE TÉLÉGESTION MULTIFONCTIONS, service public de la
Collectivité territoriale, laquelle gèrerait, outre ce dernier, un ensemble de
réseaux : hydraulique, énergétique, transports, télésurveillance,
météorologie, incendies, pollutions marines en Méditerranée Occidentale, banque de
données corses, télégestion dunités de production automatisées etc.(
).
Le texte en italique ci-dessus
est extrait du " projet dorientations pour le plan de
développement " adopté par le Conseil Economique, Social et Culturel de Corse
le
8 juin 1993.
8) Education, Formation, Enseignement
supérieur, Recherche
Formation initiale
Prévoir des constructions adaptées
(à caractère modulable, par exemple) aux nouvelles formes denseignement et
permettant aux élèves de mieux vivre leur scolarité.
Eviter la surcharge des classes.
Perfectionner la formation de
lencadrement par laccès aux techniques audiovisuelles et aux nouvelles
technologies de linformation et de la communication.
Mettre en place une pédagogie rénovée en
relation avec lenvironnement immédiat et plus lointain (sorties éducatives,
voyages culturels) et ouvrir lécole à la société civile (par voie de
conventions).
Insérer lécole
La langue
Il convient dapporter les
précisions suivantes, en complément des avis déjà émis par le CESC les 17/11/1997 et
7/12/1998.
Pour la réussite de lenseignement de
la langue corse, il faut, certes, des programmes adaptés aux réalités locales mais rien
de durable ne pourra être construit sans la continuité de cet enseignement, laquelle
passe par une formation conséquente des maîtres qui intégrerait, outre des contenus de
connaissance de la langue et des programmes, un engagement régulier des personnels à
travers un projet décole soutenu par lensemble de la hiérarchie.
Les sites bilingues ne peuvent être la
seule réponse à un enseignement continu. Doivent sy ajouter la généralisation
des trois heures et une participation active des parents. Les sites bilingues
expérimentaux doivent préparer la généralisation du bilinguisme.
Concernant les moyens didactiques, il
est absolument nécessaire de souvrir aux documents audiovisuels et au multimédia
(méthodes, documentaires, productions internes à lécole, logiciels thématiques
et spécialisés) qui font actuellement cruellement défaut.
Formation continue
Un des axes essentiels de cette
formation doit viser à privilégier laccès à lemploi et le traitement des
publics en grande difficulté, en concertation avec les acteurs économiques, sociaux et
culturels.
Enseignement supérieur
Un gros effort de création
dinfrastructures modernes simpose afin de permettre aux filières existantes
de se perpétuer mais aussi douvrir lUniversité vers le pôle
dexcellence en environnement programmé. Luniversité, telle quelle
existe, ne prépare pas suffisamment à lemploi et on ne peut ignorer que le
problème de la relation du niveau des études à lemploi demeure crucial pour la
Corse. Cet objectif ne pourra être atteint quen développant les formations
" professionnalisantes " et en ouvrant lUniversité au monde.
Recherche
Le CESC approuve les orientations
définies par le Conseil Exécutif dans la note introductive au débat sur
lactualisation du P. D. C. |