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Document Unique de Programmation (DOCUP) 2/6 | ![]() |
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DIAGNOSTIC ET STRATEGIE RETENUE POUR LA PERIODE 2000-2006 Conformément à la circulaire DATAR du 18
août 1999 et eu égard aux compétences particulières de la Collectivité Territoriale
de Corse, l'élaboration du DOCUP est le fruit d'un partenariat intense entre les services
de l'Etat et les partenaires institutionnels et locaux. La réflexion de l'Etat, entamée en 1998, a été nourrie par des concertations préalables avec le tissu socio-économique insulaire dans le cadre de conférences thématiques régionales présidées par le Préfet de Corse et qui ont porté sur les domaines de l'agriculture, du tourisme, de l'artisanat commerce et du développement économique. Ces conférences ont permis une large expression des partenaires habituels tels que Chambres consulaires, syndicats professionnels et associations qui ont été incités, à cette occasion, à faire parvenir leurs contributions écrites. Au-delà des conférences régionales, les chefs de services déconcentrés de l'Etat ont poursuivi des consultations techniques avec leurs partenaires locaux habituels qui ont, pour certains, transmis des propositions écrites et chiffrées. La Collectivité Territoriale de Corse, pour sa part, a mené à terme l'actualisation du Plan de Développement de la Corse (voté initialement par l'Assemblée de Corse le 29 septembre 1993) en organisant en mai 1999 des réunions de consultation dans chaque arrondissement de l'île ; l'Assemblée de Corse a voté le 25 juin 1999 les objectifs et orientations pour la période 2000-2006. Par ailleurs : * la Conférence régionale d'aménagement durable du territoire (CRADT) qui associe le Conseil économique, social et culturel a déjà été saisie des éléments d'analyse stratégiques et le sera à nouveau avant la finalisation du contrat de plan et du DOCUP. * la réunion du Comité de suivi prévue par les textes aura pour tâche de proposer la rédaction définitive des compléments de programmation. * la Collectivité territoriale de Corse a expressément saisi le Conseil économique, social et culturel des termes de la négociation. Cette concertation permet la rédaction d'un
DOCUP pour la Corse qui s'articule autour d'objectifs prioritaires amplement partagés et
déjà présents dans le document "Stratégie de l'Etat en Corse 2000-2006",
diffusé en son temps à l'ensemble des acteurs dans l'île. Ces priorités figurent
également dans le Plan de développement de la Corse actualisé et largement rendu
public. I. Bilan des faiblesses et des potentialités 1. Analyse de la situation de la Corse pour une nouvelle étape de son développement Située au cur du golfe de Gênes, la Corse est en proximité directe de deux axes de développement européens : la dorsale alpine et l'arc méditerranéen. Elle forme une région de 8700 km² composée de deux départements (Corse-du-Sud et Haute-Corse) qui tente de surmonter son retard de développement sans renier son identité culturelle. Avec ses 260 000 habitants, la Corse affiche la plus faible densité de la France métropolitaine. Malgré une progression rapide de l'emploi durant ces dernières années, due notamment au rattrapage de l'activité féminine, le taux de chômage demeure élevé (11,3% en juin 1999), comparable à la moyenne nationale, les chômeurs de longue durée représentent près du tiers des demandeurs d'emploi. La Corse est la région de France la moins industrielle (6,8% des emplois) tandis que l'agriculture y représente 6,1% de la population active. Le produit intérieur brut (P.I.B.) par habitant s'élève à 82 % de la moyenne communautaire, niveau intermédiaire entre l'Espagne et l'Irlande. Le revenu disponible brut des ménages se situe à 7 % au-dessous de la moyenne France, les prestations sociales représentent près de la moitié du revenu insulaire. Ces chiffres témoignent d'un retard que la région est loin d'avoir comblé. C'est pour remédier à cette situation que l'Union Européenne s'est engagée, dans le cadre des programmes des fonds structurels et des autres politiques communautaires, à créer les conditions d'un développement harmonieux de l'île, afin qu'elle puisse tirer un meilleur parti des richesses dont elle dispose. Les difficultés liées à l'insularité ont incité, pendant des décennies, une grande partie de la population à rechercher ailleurs le développement économique, la réussite et la modernité. L'histoire de la Corse s'est écrite à travers des parcours exceptionnels, le courage et le talent des femmes et des hommes partis sur le continent, voire dans les possessions d'Outre-Mer. Si le mouvement s'est aujourd'hui ralenti, la démographie insulaire s'en ressent encore. En 1999, la population est de 260 200 habitants. La Corse est la seule grande île de la Méditerranée à ne pas avoir retrouvé sa population du début du siècle. Elle est trois fois moins peuplée que les Baléares, six fois moins que la Sardaigne et vingt fois moins que la Sicile. Modérée (+ 4 % en 1990 et 1999), la croissance de la population est principalement due aux migrations : le solde des naissances et des décès est pratiquement nul (le taux annuel est de + 0,03 %). La population de la Corse est sensiblement plus âgée que la moyenne France et cette tendance est durable. En 2010, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de 20 ans. L'importance des retours aux pays de retraités n'est pas encore équilibrée par une tendance récente à l'installation des jeunes, souvent d'origine insulaire, soucieux de s'investir dans le développement de l'île. Une autre démographie, celle du tourisme,
doit être soulignée. L'été venu, l'île dépasse le million de visiteurs. C'est une
chance exceptionnelle pour la Corse. De 1977 à 1997, le nombre de touristes a augmenté
de 80 %. En 1997, plus de 1,4 millions de touristes ont fréquenté l'île. 7 touristes
sur 10 sont français, un touriste français sur quatre a des attaches insulaires. En
1998, les séjours touristiques ont totalisé 24 millions de nuitées. Plus de la moitié
des nuitées sont réalisées par des touristes en provenance des régions Ile-de-France
et Provence-Alpes-Côte d'Azur. La durée moyenne des séjours reste stable, d'environ 14
jours pendant la saison touristique (de mai à octobre) qui demeure la plus longue des
régions métropolitaines. Certains traits de la population active sont spécifiques de la Corse. Malgré des évolutions positives, l'activité des femmes reste inférieure à la moyenne nationale. En 1990, les femmes représentaient en Corse 37,4 % des actifs, contre 28,9 % en 1982, la moyenne France étant de 44,1% en 1990. Le chômage, en décrue depuis 1997 (13,6 % de la population active), reste élevé (11,3 en juin 1999). La formation des jeunes demeure insuffisante et le niveau d'études de la population reste faible. La proportion des jeunes de 15 à 24 ans scolarisés est inférieure de 5 points à la moyenne nationale, plaçant la région aux derniers rangs pour cet indicateur. Un tiers des actifs n'est pas diplômé (contre 20 % au niveau national). L'emploi total en Corse (salariés et non salariés) totalisait 87 294 personnes en 1997. L'économie locale est fortement déséquilibrée. Le tertiaire représente 78 % des emplois, l'industrie 6,8%, l'agriculture 6,1 % et la construction 9,1 %. Le tertiaire est le seul secteur économique à progresser depuis 1993 (+ 5,7%), entraînant la progression de l'emploi régionale (+ 2,7 %). La prédominance du tertiaire traduit davantage l'importance du secteur public que celle des services marchands. La fonction publique représente 32 % de l'emploi total en Corse. Au total, entre 1982 et 1997, tandis que la population augmentait de 8,6 %, l'emploi progressait de 10,8 %. Le prochain contrat de plan et les programmes
européens 2000 - 2006, associant l'Etat et la Collectivité Territoriale de Corse pour le
développement de l'île, devront relever un défi majeur : préparer et réussir
l'entrée de la Corse dans le troisième millénaire. Cette concordance de programmation
permettra d'opter pour une stratégie d'ouverture, d'attractivité et de
complémentarité. La Corse doit construire des réseaux de créativité et d'échange
avec le continent, multiplier les possibilités de réussir dans l'île, attirer des
femmes et des hommes porteurs de projets et inscrire, à l'heure des technologies de
l'information et de la communication, le développement dans la modernité. L'île en
valorisant ses atouts et surmontant ses handicaps doit construire des relations nouvelles
avec le continent, les régions d'Europe et le monde. ¯ Mieux valoriser les atouts : Les atouts de la Corse tiennent à la fois à la place de la nature et de la culture, et à la qualité des hommes, héritage de l'histoire et des valeurs partagées. Ces gisements de richesse d'une société sont considérables. Ils doivent servir à une meilleure mise en valeur de l'île et à l'épanouissement des savoir-faire. Cinq atouts se détachent : > Un potentiel environnemental exceptionnel, des écosystèmes riches, complexes et diversifiés, un cadre de vie généralement préservé, un potentiel d'énergies renouvelables, une ressource en eau abondante et de qualité et une absence de pollutions majeures. > Un potentiel touristique fort et diversifié : un littoral qui a gardé son authenticité, des montagnes semées de villages anciens, des sites inscrits par l'UNESCO au patrimoine commun de l'humanité et qui ont conservé l'empreinte de l'histoire. > Une inscription dans l'arc méditerranéen qui place la Corse au cur d'un réseau d'échanges et de passages ; des infrastructures aéroportuaires et portuaires nombreuses et de qualité. > Un lien social demeuré fort, le sens de la responsabilité familiale, un sentiment d'appartenance à une communauté. > Des réussites dans les secteurs industriels ciblés et des productions agro-alimentaires de haute qualité à consolider. ¯ Surmonter les handicaps : Les handicaps de l'île apparaissent comme autant d'obstacles posés sur le chemin de son développement. Les connaître c'est aussi mieux pouvoir les surmonter. Cinq handicaps sont à relever : > La contrainte de l'insularité, avec ses effets en chaîne : de discontinuité, de renchérissement des coûts de transport et de la vie et de cloisonnement des marchés. > La faiblesse des transports intérieurs et urbains qui accentue le cloisonnement de l'île en une vingtaine de micro-régions. L'insuffisance des équipements publics et l'indigence des services collectifs de base (assainissement, eau potable, gestion des déchets). > Un niveau démographique trop faible, souvent en dessous du seuil critique et marqué par de fortes oppositions entre : déprise des espaces ruraux et montagnards et attractivité des villes du littoral, entre populations résidentes et populations estivales. * Un retard de développement révélé par de nombreux symptômes : - le produit intérieur brut (PIB) par
habitant inférieur de 18 % à la moyenne des régions d'Europe, > La violence qui a découragé les investisseurs potentiels, les créateurs et les porteurs de projets. ¯ Faire face aux nouveaux enjeux : Les enjeux clés identifiés pour la Corse s'expriment à l'échelle nationale, méditerranéenne et européenne. > Construire une relation d'échange, d'ouverture et de synergie avec les régions insulaires et continentales de l'arc méditerranéen : marchés, entreprises, université, programmes de coopération, développement de projets. > Valoriser un environnement propice au développement de l'île ; en intégrant cette dimension innovante aux projets, en se dotant des infrastructures modernes et des services collectifs de base nécessaires, et en adoptant une gestion des sols rigoureuse et à l'échelle des enjeux. > Améliorer la situation de l'emploi en particulier celle des femmes, des jeunes et des personnes précarisées en diversifiant le tissu économique, en intégrant les projets dans une vision d'ensemble plus humaine, environnementale et culturelle, en développant l'ingénierie de projet et en adoptant des démarches de développement local, de coopération et d'échange. > Favoriser le développement des technologies innovantes et l'usage des technologies de l'information et de la communication comme réponse à une insularité en attente d'identité, d'ouverture, d'échange et de modernité. > Trouver une cohésion territoriale de l'île adaptée aux enjeux du développement durable, à la nécessité de moderniser les structures de coopération intercommunales et au besoin de solidarité de la société Corse ; une cohésion territoriale qui favorise le partenariat autour de projets ainsi qu'une meilleure gestion des finances publiques locales. ¯ Construire une organisation territoriale pertinence et solidaire pour inscrire la Corse dans les champs européens de la modernité et de l'échange. La prise de conscience de la nécessité
d'une meilleure organisation territoriale est récente. Elle constitue l'assise
indispensable du développement durable que la société Corse dans son ensemble souhaite
impulser. Elle constitue le premier terreau des solidarités nouvelles, de nouvelles
façons de travailler ensemble et combler le décalage entre l'échelle géographique des
problèmes et le ressort limité des territoires d'aujourd'hui. La Corse est aujourd'hui plus urbaine que rurale dans sa démographie. Neuf des onze villes de la Corse sont situées sur le littoral. L'emploi progresse. Les activités touristiques s'y installent. L'urbanisation progresse à partir des pôles urbains principaux. Ajaccio et Bastia rassemblent plus de la moitié de la population de l'île. Porto-Vecchio et le duo pôle Calvi / Ile Rousse se développent, grâce notamment à leur vocation touristique. L'intérieur de l'île est très dépeuplé (10 habitants au Km2). Il est de très haute qualité environnementale, tout comme le littoral. Le relief est très montagneux et cloisonné, induisant des difficultés de liaison et d'équipements importants. Corte, ville universitaire nouvelle, centre historique et patrimonial de la Corse atteint à peine 6300 habitants. L'espace rural fragile occupe 80 % du territoire de l'île. Les villes sont situées à 2 ou 3 heures de route les unes des autres. Les moyens modernes d'information, de communication et d'échange seront déterminants dans l'aménagement du territoire insulaire. La Corse est émiettée en 360 communes. La moitié ont moins de 100 habitants. De nombreux zonages institutionnels superposés, comme pour d'autres régions de France, aboutissent à un saupoudrage des forces et des moyens. L'intercommunalité de développement se réduit à quelques pôles. Trouver les espaces pertinents de projets, fondateurs de cohérence territoriale est une urgence pour cette région de faible densité (30 habitants au Km2) qui doit inventer un avenir de solidarité. Les territoires peuvent se structurer à partir des agglomérations et des bassins de vie. >........ à des bassins de vie structurés,.... L'enjeu de l'aménagement et du développement durable de la Corse passe par une recomposition du territoire, une restructuration de l'espace en "pays / bassins de vie " à partir des villes et pôles urbains. >.........des agglomérations solidaires, ...... La notion d'agglomération, autrefois fondée sur la continuité du bâti ("la ville, c'est l'ensemble des toits, des rues, des places, des quartiers, des monuments qui signalent ce que les hommes ont fondé collectivement... "), s'élargit aujourd'hui à toutes les dimensions de la vie urbaine et de la mobilité. Les interdépendances sont plus complexes et l'espace urbain s'agrandit. Les communes sont rassemblées dans un fonctionnement urbain pluridimensionnel. La Corse n'échappe pas à cette image de la modernité. La Corse compte deux ensembles urbains de plus de 50 000 habitants qui rassemblent quinze à vingt communes autour des villes historiques : Ajaccio et Bastia. L'enjeu des agglomérations est de fonder un projet d'avenir et de traiter collectivement de l'organisation des problèmes essentiels : la construction des équipements, la gestion de l'espace, l'habitat social, les transports urbains, l'assainissement et le traitement des déchets ménagers. >.........et complémentaires : Ajaccio et Bastia ont connu dans l'histoire
des dynamiques de développement distinctes ; Ajaccio plus administrative et historique,
Bastia plus industrielle et commerciale, mais toutes deux tournées vers l'extérieur.
Elles doivent aujourd'hui fonder l'axe de cohérence et de développement de la Corse,
redynamiser les flux et conforter la vocation de Corte, aujourd'hui ville universitaire et
touristique ; un axe qui rassemble les villes et pôles urbains de la Corse pour mieux
inscrire l'île dans les champs de la modernité et de l'échange. La Corse est l'une des régions d'Europe qui présente la bio diversité la plus impressionnante. La situation biogéographique de l'île, notamment par ses influences méditerranéennes et alpines, a fourni un environnement favorable au développement d'une grande variété d'habitats et d'espèces. Ses habitats naturels, en meilleur état de conservation que ceux des autres îles de la Méditerranée ont cependant subi une certaine dégradation au cours des dernières années. Le maintien de la bio diversité exceptionnelle de la Corse nécessite des mesures appuyées dans cet axe de programmation concernant : la mise en place d'équipements de traitement des déchets ménagers et de circuits de recyclage, la résorption de décharges sauvages, la recherche de techniques d'épuration d'eau appropriées au contexte, ainsi que la réduction des déchets en mer. Espaces naturels : Les espaces naturels couvrent 83 % du territoire de la Corse. La qualité et la diversité des espaces naturels et des paysages de l'île en font l'un des derniers "réservoirs de nature " à l'échelle européenne. La Corse possède des rivages encore peu urbanisés avec notamment d'importants secteurs vierges de tout aménagement. Le littoral de la Corse représente 14 % du linéaire côtier de la France. Cinq sites présentent un intérêt écologique et paysager majeur et sont, de ce fait, protégés par leur classement en réserves naturelles : Scandola, l'Etang de Biguglia, les îles Lavezzi, les îles Cerbicales et les îles Finocchiarola, représentant une surface totale de plus de 9100 ha. Les forêts et le maquis occupent près de 60 % du territoire. Les forêts domaniales couvrent 51000 ha. Les zones humides ont été protégées, conformément à la convention de RAMSAR : marais, faignes, tourbières, lagunes, estuaires jouent un rôle fondamental dans le maintien de l'équilibre biologique. La richesse du patrimoine naturel a été
reconnue par la création en 1972 du parc naturel régional de Corse qui a pour mission de
protéger la nature et les sites, de lutter contre les incendies et de rénover
l'économie rurale en favorisant l'élevage et en s'appuyant sur les activités
touristiques. Patrimoine naturel : Le patrimoine naturel est l'un des atouts majeurs de la Corse. L'île possède une flore et une faune particulièrement riches et spécifiques. En Corse poussent des plantes méditerranéennes inconnues de la France continentale. 131 végétaux sont strictement endémiques de la Corse. 126 espèces végétales protégées au plan national sont présentes en Corse, ce qui est considérable. L'île possède aussi un grand capital forestier : pins Laricio, chênes verts, chênes-lièges, châtaigniers. Mais la fréquentation humaine et les incendies constituent une menace : 213 espèces sont menacées, dont 77 gravement et 50 très gravement. La faune est tout aussi riche et témoigne d'une certaine fragilité comme le mouflon, le cerf Corse, certains oiseaux, des amphibiens, des chauves souris et l'escargot de Corse, ce dernier en état critique de survie. Les directives européennes ont permis l'inventaire des zones importantes pour la conservation des oiseaux menacés à l'échelle européenne (Goéland d'Audouin, Balbuzard pêcheur, Gypaète barbu, Sittelle Corse), ainsi que les zones de protection spéciales pour leur habitat : littoral, milieu marin, lagunes, espaces agro-pastoraux de vallées, milieux montagnards et forestiers, soit une superficie de plus de 180 000 ha au total. Le conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres contribue hautement à la sauvegarde des espaces littoraux : il a acquis 13 300 ha en Corse, représentant 158 km de rivages, soit 19 % du littoral de la Corse. Risques : Après l'étude des risques naturels prévisibles et de l'efficacité attendue de la réglementation sur l'occupation des sols, 69 Plans de prévention des risques naturels prévisibles ont été inscrits au plan quinquennal 1995-1999 de la Corse. Ils concernent principalement le risque d'inondation torrentielle. 39 Plans sont aujourd'hui prescrits, 2 mis à enquête et 3 approuvés. La Corse a connu, dans les années 1993-1994, des inondations qui ont causé de lourds dégâts et la mort de 8 personnes, atteignant 197 et 126 communes ces années-là. Un phénomène analogue remontait à 1892. Les incendies de forêt, avec leurs graves
conséquences sur l'environnement : faune et flore détruites, érosion des sols, paysages
enlaidis, assèchement des sources constituent un fléau pour la Corse. Chaque année, 10
000 ha sont en moyenne ravagés par le feu, parfois même jusqu'à 30 000 ha. Pollution : La Corse a les points forts et les avantages de son vaste patrimoine naturel, de sa faible densité et de sa faible industrialisation. Cependant les modes de vie s'urbanisent, la fréquentation touristique augmente et au total cette population est la plus présente sur le littoral et l'été. Des équipements structurants et des services efficaces s'avèrent nécessaires. L'île montagne de Corse est en partie préservée de la pollution industrielle et des nuisances liées à l'agriculture intensive. L'eau est présente en grande quantité et de bonne qualité. L'île est en tête des régions européennes pour la qualité des eaux de baignade en mer comme en rivière. Seuls quatre établissements industriels relèvent de la directive Seveso. En l'absence de capteurs, la pollution de l'air, même pour le milieu urbain, n'est pas évaluée. Un dispositif régional performant sera mis en place dès l'an 2000. En matière d'assainissement, les capacités de traitement des eaux usées sont très insuffisantes : 30 % de la pollution collectée est rejetée directement dans le milieu naturel, dans la mer le plus souvent. Le calibrage et le fonctionnement des stations d'épuration sont perfectible, afin de mieux répondre aux besoins des villes et aux chargements saisonniers liés à l'affluence touristique estivale. La Corse produit en volume de pollution 200 000 équivalents - habitants (eh) de matières oxydables et un chiffre comparable de matières azotées et de matières phosphorées, tandis que les proportions de la pollution éliminée par les stations d'épuration ne sont respectivement que de 50 %, 20 %, et 35 % pour les villes de plus de 10 000 habitants. Les déchets ménagers sont mis en décharges sans tri, ni valorisation, ni broyage ou sont incinérés sans récupération d'énergie. La collecte sélective des déchets ménagers, même en milieu urbain n'est pas encore développée. Toute la filière de collecte, tri, traitement et valorisation des déchets est à mettre aux normes qualitatives. Des progrès pour le milieu rural sont par ailleurs nécessaires, d'autant plus en période estivale. A noter que seuls 7 décharges sont autorisées en Corse, toutes les autres, municipales, sont "tolérées, mais non réellement autorisées " et créent des nuisances. 3.2 Evaluation du développement des ressources humaines Les différents secteurs de l'économie insulaire subissent des difficultés majeures qui ont pour conséquence de limiter la création de l'emploi nouveau. Le secteur du tertiaire non marchand connaît un développement important mais sa productivité est faible par rapport à d'autres secteurs. La structuration insuffisante de l'économie insulaire ne permet pas d'élaborer les réponses appropriées face aux crises. L'économie de la Corse a tendance à subir les évolutions générales sans pouvoir les anticiper. Des tendances nouvelles de l'économie insulaire peuvent cependant devenir porteuses d'emploi : l'accompagnement local des projets des entreprises, les qualifications nouvelles demandées par l'évolution du bâtiment et des travaux publics, le développement des activités complémentaires des activités touristiques : culture, loisirs, sport, le développement des activités culturelles à caractère économique, la valorisation de l'environnement, le développement local intégrant la pérennisation des emplois dès la conception des projets. La demande d'emploi trouve peu de solutions dans un environnement économique dégressif et en l'absence de projets locaux (60% de la demande d'emploi se concentre dans des bassins d'emploi urbains) qui pourraient ouvrir de nouvelles perspectives dans de nouvelles filières. Il convient de souligner les caractéristiques suivants de la demande d'emploi : * une demande d'emploi à temps partiel
émanent du public féminin qui n'est pas satisfaite, Les politiques nationales du développement de l'emploi sont en général conçues dans un cadre sectoriel. Elles doivent s'adapter au nouveau contexte du développement qui tient compte, plus qu'auparavant, des enjeux locaux et intègre les dynamiques locales dans un réseau de stratégies soutenant, de la région à l'Union Européenne, le développement local. En matière de formation initiale, on relève une relative stagnation des effectifs des lycées et collèges qui ne permet pas de faire évoluer sensiblement l'offre de formation. Les lycées professionnels jouent un rôle évident et l'enseignement agricole et maritime a connu un regain d'intérêt. Le taux de réussite au baccalauréat général varie sensiblement selon les années, mais il est largement inférieur à la moyenne nationale. Le taux de réussite au "bac pro " est en nette évolution. L'enseignement agricole et maritime connaît une réussite aléatoire. La Corse est aux derniers rangs pour le taux d'accès académique au niveau du baccalauréat (60%) Les capacités de formation de l'enseignement professionnel de niveau V (CAP et BEP) sont relativement importantes mais de nombreuses formations connaissent des effectifs très réduits (bois, bâtiment, gros uvre). Elles accueillent souvent un public essentiellement masculin ou féminin ce qui ne favorise pas la mixité future des emplois. Le taux de réussite est très variable selon les formations. Les centres de formation d'apprentis ont développé un effort de renouvellement et de diversification très important. La Corse a le plus fort taux de sortie sans qualification de l'enseignement secondaire (15% en 1995). Les effectifs de l'Université de Corse (IUT compris) sont en progression constante mais l'objectif de 4.000 étudiants semble difficile à dépasser en l'absence d'enseignements technologiques. On constate une évolution sensible des effectifs des UFR lettres, langues, sciences humaines et sciences techniques. En matière de formation et d'insertion professionnelle, on constate les caractéristiques suivantes : * Financement de la formation et de l'insertion professionnelle : Une progression des crédits mobilisés par
l'Etat avec une priorité budgétaire croissante à l'insertion professionnelle des
chômeurs ; * Insertion professionnelle, politiques d'emploi : A l'éducation nationale, le quasi doublement
des jeunes inscrits dans le dispositif d'insertion sur la période 1990 - 1997 ; - Formation professionnelle : Les actions pré-qualifiantes et qualifiantes
pour la formation professionnelle des jeunes sont transférées à la Collectivité
territoriale de Corse ; 700 personnes bénéficient par ailleurs chaque année des actions qualifiantes de l'AFPA. - Précarité : Le nombre des allocations du revenu minimum
d'insertion (RMI) a connu une augmentation de 15% par an depuis 1993, il touche maintenant
7.000 personnes. Ce flux est maîtrisé depuis 1998. |
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