Cl. VERON
Je réponds, peut être un peu
abruptement : j'étais en Corse en Février 2000, bien avant la forclusion, devant une
centaine de personnes afin d'expliquer Culture 2000 et donner des informations. Peu de
Régions ont eu droit à un déplacement pour y donner toutes les explications. Je pense
que, sur la Corse, j'ai fait mon travail, et je suis en liaison ainsi que mon équipe avec
un certain nombre de porteurs de projets. La deuxième question : en ce qui concerne 80%
des financements communautaires, Bruxelles et les Etats membres donnent simplement des
axes, des grandes directions pour débattre, et le débat il se fait en Région, avec
l'Etat en Région et vos élus régionaux. Le DOCUP est un débat démocratique entre les
élus régionaux et l'Etat, à partir de grands axes et qui développent un certain nombre
de mesures qui sont des demandes des Régions. Quand çà remonte il y a des débats parce
que les mesures proposées sont légèrement moins dans les grands axes mais le débat est
là. Et le financement il est là, il n'est pas à Bruxelles, il n'est pas à Paris.
Comment, alors, s'emparer de ce débat au niveau de la société civile pour que
démocratiquement les élus utilisent les fonds dans des projets qui sont intéressants.
C'est vrai que pour les bibliothèques, dans certaines Régions, on a développé la
lecture publique avec du 5b et du LEADER.
Raymond CECCALDI, Pt CESC
Si le CESC vous réunit ici,
aujourd'hui, hier, la semaine dernière dans le domaine du social, le mois prochain en
matière économique c'est surtout pour avancer, faire des propositions à nos élus. La
réunion, dont fait état Mr Firroloni, qui a réuni éditeurs et auteurs autour de Madame
Potier et d'autres réunions sont faites dans le but de proposer des projets concrets ;
exemple, le Centre Régional des Lettres ou la création d'un Office de la Culture. Donc,
ces réunions ne sont pas faites pour blablater -comme cela a été dit un jour-, mais
pour prendre le pouls de ce que veut la société dite civile, même si je ne sais pas
trop ce que cela veut dire, mais enfin puisque c'est un terme consacré ! Toutes nos
réunions sont faites dans ce but. A partir de là il s'agit de faire une synthèse de
l'ensemble. UNE INTERVENANTE
Je voudrais avoir une
précision sur ce que veut dire débat démocratique du DOCUP, c'est une première
question car pour avoir fait l'évaluation de l'Objectif 3 au niveau national, on s'est
aperçu que le DOCUP ne relevait pas d'un débat démocratique, et par ailleurs je
voudrais poser une autre question : savoir comment des projets régionaux s'intègrent
dans une logique de l'Europe qui fonctionne dans une logique de programmes.
Cl. VERON
Quand Je dis débat
démocratique et à partir du moment où ce sont vos élus qui parlent je pense qu'il y a
débat démocratique.
MÊME INTERVENANTE.
Tous les élus ne sont pas
conviés au débat du DOCUP
Cl. VERON
Ils sont dans une structure
régionale. On est en situation représentative, on n'est pas dans l'agora : le Conseil
Régional a ses commissions et il y a négociation avec le Préfet, je ne peux pas appeler
cela autrement qu'un débat démocratique. Je vous signale que, en qui concerne les
Objectifs, on n'est pas dans une logique de consommation. Relisez le document qui est dans
le dossier que le CESC a remis à chacun d'entre vous : Axe 4 : renforcer les solidarités
et l'axe culturel, ce sont des objectifs et il faut peut être harceler les politiques, le
fonctionnaires de la DRAC, de l'Environnement... sur cette question là. Par contre les
programmes communautaires Culture2000, LEONARDO sont dans une logique programmatique ; je
pense, il est vrai, qu'au plan culturel la logique programmatique n'est pas une bonne
logique. Je lutte pour que dans le programme Culture 2000 ce qu'on appelle les Actions 2,
c'est à dire aider les structures de réseau, de forum à travailler sur des projets sur
trois ans, çà c'est intéressant. Mais une logique programmatique sur des petits projets
même si c'est significatif, même si c'est important que Robin Renucci, que Abeline aient
de l'argent et j'espère que le Festival du Vent aura l'an prochain . C'est pas une bonne
logique entre les porteurs de projets car il n'y a pas de politique culturelle européenne
et je ne souhaite pas qu'il y en ait, parce que, à partir du moment où il y en aura une,
si c'est comme la politique agricole commune qui aide les gros céréaliers de la Beauce
et la Brie et pas les petits. Faisons en sorte que le CESC à son niveau, les élus au
leur et la société civile pour que l'U.E. ne fasse qu'une seule chose mais la fasse bien
: aider les acteurs culturels à travailler ensemble sur des bases de volontariat, c'est
le seul axe pour lequel je milite à d'autres niveaux pour un soutien communautaire. Qu'on
ait un orchestre des jeunes pourquoi pas ? Mais qu'est ce que cela a comme signification ?
Un orchestre baroque européen qu'est ce que cela a comme signification ? Tous les
orchestres baroques sont remplis d'Européens ; tout cela n'a pas de sens artistique. Que
l'on s'en serve un peu pour faire des relations publiques ok, mais ce qui est important
c'est que les acteurs culturels sur le terrain puissent travailler sur des bases de
volontariat : envie de travailler avec des Sardes, des Lombards, des Finlandais... cela
est important et l'Europe doit en donner les moyens.
Mme Francette ORSONI (Artiste)
Par rapport aux projets
européens, vous venez de parler de quelques gros projets qui sont un peu comme des
récifs, et nous, nous voguons entre mais il peut y avoir des petits projets qui ont leur
intérêt. Je voulais savoir s'il fallait que çà coûte très très cher pour que cela
puisse être pris en compte au niveau européen. Des projets qui concernent quelques
individus, pas des groupes, pas des orchestres...
Cl VERON
Sur le programme Culture 2000
on peut demander 50 000 minimum ( 300 000 f)
F ORSONI
Cela est possible. A ce moment
là on ne fait que des projets de 200 000 F. Ma réalité depuis 7 ou 8 ans : j'organise
une nuit du conte et le propre du conte même s'il y a quelques imbéciles qui
disent ( ? ? ?), et je dis cette phrase en public, parce que je l'ai entendue, j'en
profite pour le dire.
Cl VERON
Pour défendre le conte il y a
une maison du conte, il va y avoir une maison à La Bourboule qui va travailler sur le
conte et le mythe, il n'y a rien d'infamant à travailler sur le conte.
F ORSONI
Pour éliminer la dimension
culturelle locale, j'entends dire mais, le conte corse, quel intérêt puisque le conte
est universel !
Cl VERON
C'est un structuraliste qui
vous a dit ceci, il avait trouvé les invariants du conte.
R BAUDE
Les solutions ne peuvent venir
que des Régions et des débats comme celui d'aujourd'hui. Il y a une perception de la
culture comme de la société civile ; il y a des conceptions à préciser dans la mise en
uvre plutôt que dans l'intellect seulement, qui est celle de la culture plus proche
de la conception allemande de culture civilisation que de la culture conservation des
monuments ou bien même Développement des créations. Développer la notion de
civilisation dans la culture, c'est elle qui va nous permettre de faire face à la
mondialisation.
M.MAGNI (Unione Corsa
d'Antibes)
J'appartiens à une composante
de la société civile oubliée : la diaspora. Nous sommes venus d'Antibes en
délégation. Est ce que pour avoir des subventions il est nécessaire de transiter par la
Corse car nous avons une action culturelle et identitaire très forte ?
Au niveau de votre commission
il serait souhaitable qu'à l'avenir les Corses de l'extérieur aient une place. Nous nous
sommes battus pour les Arrêtés Miot. Actuellement on se bat pour que l'on puisse rentrer
à moindres frais, bénéficier des 40%. On voudrait que l'on prenne conscience qu'il y a
l'équivalent de 800 000 Corses à l'extérieur et qui ont le sentiment qu'ils ne sont
sollicités que lors des élections. Nous existons en tant qu'Association depuis quatre
ans, on défend la culture et l'identité, on aimerait bien pouvoir bénéficier de
financements d'autant que nous avons une action sociale, nous ne sommes pas une amicale
pulenta è figatelli, nous sommes très vigilants pour tout ce qui concerne la Corse,
notre association s'appelle l'Unione corsa. C'est une façon aujourd'hui de faire
connaissance.
Pt du CESC
Nous allons donc arrêter sur
ce volet européen vu de Bruxelles avec l'intervention de Monsieur Claude Veron, pour
rejoindre les îles de la Méditerranée. Le CESC, en matière culturelle notamment,
voulait montrer que c'est un organisme ouvert et qu'il a invité à participer à ces
travaux deux autres membres de l'U.E. Nous accueillons donc maintenant Monsieur Antonio
CABIDDU du Teatro di Sardegna qui va rejoindre la tribune et intervenir avec Toni
CASALONGA ancien Président du CESC, plasticien connu.
INTERVENTION DE M. TONI
CASALONGA (Artiste plasticien)
T.CASALONGA
Répondant donc à
l'invitation du CESC, et comme chacun sait je suis admirateur de Picasso, j'ai intitulé
mon intervention sans savoir évidemment ce que je dirais : actions culturelles, questions
et réponses, et j'ai mis des S partout. Et hier soir je me suis dit « Povaru à mè,
chì aghju da dì ! ». Parce que, en ce qui concerne les questions nous sommes parés,
mais tout le monde n'est pas Picasso et, pour les réponses c'est un peu plus complexe.
Alors prenons les choses par ordre, parce que la méthode peut être utile même en ce qui
concerne la culture. Je me suis dit, entendons-nous d'abord sur les mots : culture...
vivante, alors il y a un choix entre plusieurs définitions. La définition académique
que, je crois, a dû faire en son temps quelque ancien Président du Conseil, non pas
Economique, Social et Culturel mais Premier ministre qui avait dit que « la culture est
ce qui reste quand on a tout oublié ». Elle ne m'intéresse pas du tout et je préfère
celle bassanienne qui dit que « la culture c'est ce qui reste quand on a tout dépensé
». Mais même celle-ci, par trop politique, ne me convient pas, l'autre était trop
académique. Donc, je vous en proposerai une pour la commodité de notre relation « Est
culture tout ce qui s'augmente par le partage ». par opposition à tout ce que le partage
divise, en particulier tous les biens matériels. Donc les richesses culturelles sont
celles que le partage augmente. Je passe sur l'autre proposition, celle de la tartine que
tout le monde connaît, un peu trop anecdotique pour une situation comme celle
d'aujourd'hui où je ne vois que des gens sérieux. Alors il a la question de ce pluriel
à culture. S'agit-il de la culture ? S'agit-il des cultures ? Est-il besoin de faire ici
l'éloge de la diversité ? Tout le monde en est convaincu, donc il s'agit bien des
cultures. Mais, j'ai pris le risque d'ajouter après cultures...vivantes. Et alors se pose
une question plus grave encore que celle de la culture : qu'est ce que c'est que la vie ?
Est-ce que la vie serait la répétition, à l'infini, des cellules dans la forme qu'elles
ont atteint à un moment donné dans leur histoire, c'est à dire la jeunesse
perpétuelle, c'est à dire la répétition à l'infini, ou est-ce que c'est l'évolution
permanente, cyclique, spiralée, la granitula. mais à ce moment là nous sommes obligés
de considérer que la mort fait partie du système, qu'il y a donc une fin aux choses et
donc une fin aux cultures : il y a la mort des cultures. Il faut accepter l' idée que les
cultures naissent, vivent et disparaissent. C'est dur hein ? Comment fait-on le deuil
d'une culture ? Mais peut-on imaginer qu'il y ait des cultures vivantes sans qu'elles
meurent ? Et là, ce sont plus, effectivement, des questions que je vous pose que des
réponses que je vous apporte ; et en même temps, lecteur de l'Evangile, je sais que si
le grain ne meurt il n'y aura pas de nouvelle récolte et qu' il faut d'abord enterrer u
granu par fà u pane et da u granu à u pane nous sommes en fait en plein dans le cycle
normal naturel et simple de la vie. La réponse nous est apportée, au fond, par la
simplicité du quotidien. Il faut donc des racines pour qu'il y ait des fleurs. Ceci nous
emmène à la troisième question, celle de la relation entre la culture et l'identité.
S'il y a plusieurs cultures elles sont donc différentes, on peut donc les identifier,
alors que l'on pourrait imaginer qu' il n'y en a qu'une, auquel cas je n'aurais pas mis
d'S, et elle est universelle, c'est à dire ce qui est bon pour la General Motors est bon
pour les Etats Unis et ce qui est bon pour les Etats Unis est bon pour tout le monde. Y
compris pour nous. Bien évidemment non ; là je prends le risque d'apporter une réponse
négative en disant qu'il n'y a, à cette question de la relation entre culture et
identité, qu'une seule réponse simple, au fond l'identité c'est ce qui rend visible la
forme qu'à prise ici et maintenant la culture. Est-ce que çà la rend visible- et c'est
la quatrième question- pour l'individu donné ou pour la société ? Ou est ce que c'est
l'un ou l'autre ? Personnellement mon expérience, désormais ancienne en ce domaine,
m'emmène à vous proposer comme réponse que je ne vois pas en quoi l'identité d'un
individu serait opposée à l'identité d'une société et que Picasso avait au pied de
son lit le drapeau catalan, il n'en était pas moins Picasso et tout le monde pouvait
reconnaître à la fois l'un et l'autre ; tout en habitant Paris et étant considéré
comme un grand artiste français. Si j'ai choisi Picasso, vous le comprenez bien, c'est
parce que, étant mort, désormais, plus personne ne peut lui apporter de critiques, les
morts ayant toutes les qualités. Il resterait peut-être une cinquième question dont
l'intitulé du Conseil qui nous invite aujourd'hui fait que nous devons nous la poser.
C'est : quelle relation y aurait-il entre l'identité et l'économie ? Est-ce que ce sont
deux choses séparées ? Est ce que l'une peut servir à l'autre ? Ou, est-ce que l'autre
doit forcément détruire la première au nom d'impératifs tatchériens, comme on nous le
rappelait tout à l'heure ? Personnellement, et j'avoue que je devrais ajouter que ce
n'est pas une position personnelle parce qu'elle a été partagée et je pense qu'elle
l'est toujours, non seulement l'économie ne doit pas détruire l'identité mais elle doit
se nourrir de l'identité et elle doit la renforcer parce que l'homme ne vit pas seulement
de pain mais il vit, aussi, de pain. Alors que faire sixième question- ? Ici et
maintenant ? Et bien, faire ici ce qu'on ne peut pas faire autre part, mieux, et faire
maintenant ce qu'on ne pouvait pas faire hier. Un peu facile comme réponse ? La facilité
a parfois certains avantages et permettez que de temps en temps j'en profite. Cela me
permet de passer directement à la septième question qui est : que faire de l'autre ? Que
faire du Monde puisque ici et maintenant çà veut dire, d'accord ! Mais nous ne sommes
pas seuls, il y a ce vaste Monde qui nous entoure et qui commence par la Sardaigne mais
qui va bien plus loin encore. Je crois, effectivement, que, si la culture sert à quelque
chose, elle sert à nous faire prendre conscience de l'autre, à nous faire prendre
conscience du monde et elle sert aussi, et je crois que c'est important, à ce que l'autre
ait conscience de nous, que nous existons. Je ne vous raconterai pas l'histoire du briquet
chinois puisque ceux qui étaient à la mutualité à une certaine époque se rappellent
de la formidable démonstration qu'avait faite notre grand philosophe J.T.DESANTI. Vous
vous rappelez cette histoire, vous n'y étiez pas ? Il y avait au moins deux mille
personnes, et pas vous ? Nous allions entrer dans la salle de la Mutualité, nous étions
dans l'arrière-boutique, comme toutes les arrière-boutiques petite, enfumée et nous
étions en train de préparer autour de J.F.BERNARDINI ce que nous allions dire les uns et
les autres et J.T.Desanti arrive, s'assied à côté de moi et me parlant à l'oreille me
dit « Regarde ! » et il me montre un briquet « Je voudrais parler de çà, qu'est ce
que tu en penses ? » Mi so pigliatu di paura. Je me suis dit, ou il veut faire l'apologie
de l'incendie ou l'éloge du tabac. Et à tout hasard je dis « c'est une bonne idée »
On fait confiance aux gens non ! Etant habitué dans mes relations, surtout à l'époque,
ou culturelles comme aujourd'hui ou politiques au pire, je dis donc que c'était une bonne
idée. Et, en fait, devant cette salle, beaucoup plus habituée à d'autres discours, il a
montré ce briquet chinois (Précision de la salle : Taiwan-) puis il l'a retourné
et de l'autre côté se trouvait la testa mora. C'est çà qui fait que nous existons pour
l'autre et que l'autre existe pour nous. Et ce qui nous emmène directement et dernière
question après que faire de l'autre et que faire du Monde et que faire de soi-même. Et
là je me rappelle que dans nos nombreuses discussions mon voisin de droite, mais en fait,
par hasard parce que, en général il est à gauche, me disais : la culture, au fond,
c'est un acte de conscience, a cultura hè cuscenza, comme le vieux précepte
philosophique nous l'enseigne « Connais-toi toi même ». Et si vous permettez que je
raconte une autre anecdote, pour se connaître soi-même il y a un nécessaire retour sur
ce qu'est le soi-même, c'est un soi-même individuel, familial et social et à l'époque
où je m'occupais activement d'une Coopérative d'artisans dont certains doyens qui sont
dans cette salle se rappellent peut-être, la CORSICADA, nous avions entrepris un
pèlerinage au Musée National d'ethnographie où, on nous avait dit qu'étaient
rassemblées toutes les richesses du patrimoine, Avenue du Mahatma Gandhi, vous imaginez !
Nous arrivons dans ce lieu obscur selon les règles de ce que l'on appelait à l'époque
la Muséographie moderne, avec quelques espaces éclairés et ce que nous voyons en
premier est un atelier de forgeron vers lequel nous nous précipitons et pam ! On tape
dans une plaque de verre. Il était entouré d'une paroi de verre et donc impénétrable.
Sonnerie, le gardien arrive et on lui explique que l'on voulait entrer dans l'atelier, on
voulait voir, prendre les outils...travailler. Vous êtes fous, fut la réponse : ici
c'est un Musée, c'est du Patrimoine. Mais nous voulons expérimenter le travail des
anciens pour inventer le travail d'aujourd'hui et si c'est le patrimoine c'est à nous
donc. Le Conservateur en chef est arrivé et nous a expliqué ce qu'était une collection,
ce que l'on voulait en faire...L'un de nous voulant voir le métier à tisser, il nous
raconta l'histoire du vêtement de bure que nous avions vu par ailleurs. Le fondateur de
ce Musée avait réussi à s'en procurer un dans les montagnes d'Auvergne où, se
promenant à la recherche de l'objet introuvable, il avait rencontré un berger qui était
encore vêtu de cette bure comme on la faisait au Moyen-Age. Dans un état de transe il
fit déshabiller le berger et depuis le vêtement installé au Musée est intouchable.
C'est pour éviter que l'on ne fasse de soi-même cet acte d'inconscience que il faut à
la fois connaître et accéder à la pratique de cette connaissance. Peut-être que ces
métaphores anecdotiques ne vous ont pas beaucoup éclairé c'est pourquoi je vais
rapidement conclure en me posant, plus exactement, en vous proposant sur le concept même
de culture et d'identité, en faisant trois propositions : est-ce que c'est un porteur,
est-ce que c'est un concept portable ou est-ce que c'est un concept porte ? Concept
porteur ce serait effectivement, actuellement la culture, l'identité c'est porteur, c'est
donc plein de confort, pas besoin d'être très actif, on se laisse porter passivement par
le courant et on arrivera bien quelque part. J'espère que personne n'y pense, même si
c'est un peu le cas. c'est un concept portable c'est à dire un alibi que l'on peut, comme
un argument marketing, proposer là où il faut quand il faut, c'est à dire que nous
rencontrons quelqu'un que nous savons sensible à çà donc, à la fin du repas il y aura
u bichjeri d'acquavita, au Fast Food de Casamacciuli. Ou alors c'est un concept porte et,
pardonnez- moi de citer l'abbé Sugères qui au XII° siècle, en pleine période de
modernité, et qui parlant du Christ, que je changerai en culture, a dit « Le Christ est
la vraie porte » ce qui permet d'entrer , de se situer à l'intérieur de quelque chose,
ce qui permet de sortir et de connaître l'extérieur et de se faire connaître. C'est
pour çà que je vous propose comme réponse à une question qui ne se pose pas que, comme
le mois de janvier ouvre l'année, la culture désormais, ouvre notre pensée. |