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SEMINAIRE SUR LA CULTURE  (4/12)
Institut Consulaire Euroméditerranéen de Formation - Ajaccio
12/05/2000
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Cl. VERON

Je réponds, peut être un peu abruptement : j'étais en Corse en Février 2000, bien avant la forclusion, devant une centaine de personnes afin d'expliquer Culture 2000 et donner des informations. Peu de Régions ont eu droit à un déplacement pour y donner toutes les explications. Je pense que, sur la Corse, j'ai fait mon travail, et je suis en liaison ainsi que mon équipe avec un certain nombre de porteurs de projets. La deuxième question : en ce qui concerne 80% des financements communautaires, Bruxelles et les Etats membres donnent simplement des axes, des grandes directions pour débattre, et le débat il se fait en Région, avec l'Etat en Région et vos élus régionaux. Le DOCUP est un débat démocratique entre les élus régionaux et l'Etat, à partir de grands axes et qui développent un certain nombre de mesures qui sont des demandes des Régions. Quand çà remonte il y a des débats parce que les mesures proposées sont légèrement moins dans les grands axes mais le débat est là. Et le financement il est là, il n'est pas à Bruxelles, il n'est pas à Paris. Comment, alors, s'emparer de ce débat au niveau de la société civile pour que démocratiquement les élus utilisent les fonds dans des projets qui sont intéressants. C'est vrai que pour les bibliothèques, dans certaines Régions, on a développé la lecture publique avec du 5b et du LEADER.

Raymond CECCALDI, Pt CESC

Si le CESC vous réunit ici, aujourd'hui, hier, la semaine dernière dans le domaine du social, le mois prochain en matière économique c'est surtout pour avancer, faire des propositions à nos élus. La réunion, dont fait état Mr Firroloni, qui a réuni éditeurs et auteurs autour de Madame Potier et d'autres réunions sont faites dans le but de proposer des projets concrets ; exemple, le Centre Régional des Lettres ou la création d'un Office de la Culture. Donc, ces réunions ne sont pas faites pour blablater -comme cela a été dit un jour-, mais pour prendre le pouls de ce que veut la société dite civile, même si je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais enfin puisque c'est un terme consacré ! Toutes nos réunions sont faites dans ce but. A partir de là il s'agit de faire une synthèse de l'ensemble. UNE INTERVENANTE

Je voudrais avoir une précision sur ce que veut dire débat démocratique du DOCUP, c'est une première question car pour avoir fait l'évaluation de l'Objectif 3 au niveau national, on s'est aperçu que le DOCUP ne relevait pas d'un débat démocratique, et par ailleurs je voudrais poser une autre question : savoir comment des projets régionaux s'intègrent dans une logique de l'Europe qui fonctionne dans une logique de programmes.

Cl. VERON

Quand Je dis débat démocratique et à partir du moment où ce sont vos élus qui parlent je pense qu'il y a débat démocratique.

MÊME INTERVENANTE.

Tous les élus ne sont pas conviés au débat du DOCUP

Cl. VERON

Ils sont dans une structure régionale. On est en situation représentative, on n'est pas dans l'agora : le Conseil Régional a ses commissions et il y a négociation avec le Préfet, je ne peux pas appeler cela autrement qu'un débat démocratique. Je vous signale que, en qui concerne les Objectifs, on n'est pas dans une logique de consommation. Relisez le document qui est dans le dossier que le CESC a remis à chacun d'entre vous : Axe 4 : renforcer les solidarités et l'axe culturel, ce sont des objectifs et il faut peut être harceler les politiques, le fonctionnaires de la DRAC, de l'Environnement... sur cette question là. Par contre les programmes communautaires Culture2000, LEONARDO sont dans une logique programmatique ; je pense, il est vrai, qu'au plan culturel la logique programmatique n'est pas une bonne logique. Je lutte pour que dans le programme Culture 2000 ce qu'on appelle les Actions 2, c'est à dire aider les structures de réseau, de forum à travailler sur des projets sur trois ans, çà c'est intéressant. Mais une logique programmatique sur des petits projets même si c'est significatif, même si c'est important que Robin Renucci, que Abeline aient de l'argent et j'espère que le Festival du Vent aura l'an prochain . C'est pas une bonne logique entre les porteurs de projets car il n'y a pas de politique culturelle européenne et je ne souhaite pas qu'il y en ait, parce que, à partir du moment où il y en aura une, si c'est comme la politique agricole commune qui aide les gros céréaliers de la Beauce et la Brie et pas les petits. Faisons en sorte que le CESC à son niveau, les élus au leur et la société civile pour que l'U.E. ne fasse qu'une seule chose mais la fasse bien : aider les acteurs culturels à travailler ensemble sur des bases de volontariat, c'est le seul axe pour lequel je milite à d'autres niveaux pour un soutien communautaire. Qu'on ait un orchestre des jeunes pourquoi pas ? Mais qu'est ce que cela a comme signification ? Un orchestre baroque européen qu'est ce que cela a comme signification ? Tous les orchestres baroques sont remplis d'Européens ; tout cela n'a pas de sens artistique. Que l'on s'en serve un peu pour faire des relations publiques ok, mais ce qui est important c'est que les acteurs culturels sur le terrain puissent travailler sur des bases de volontariat : envie de travailler avec des Sardes, des Lombards, des Finlandais... cela est important et l'Europe doit en donner les moyens.

Mme Francette ORSONI (Artiste)

Par rapport aux projets européens, vous venez de parler de quelques gros projets qui sont un peu comme des récifs, et nous, nous voguons entre mais il peut y avoir des petits projets qui ont leur intérêt. Je voulais savoir s'il fallait que çà coûte très très cher pour que cela puisse être pris en compte au niveau européen. Des projets qui concernent quelques individus, pas des groupes, pas des orchestres...

Cl VERON

Sur le programme Culture 2000 on peut demander 50 000 € minimum ( 300 000 f)

F ORSONI

Cela est possible. A ce moment là on ne fait que des projets de 200 000 F. Ma réalité depuis 7 ou 8 ans : j'organise une nuit du conte et le propre du conte – même s'il y a quelques imbéciles qui disent ( ? ? ?), et je dis cette phrase en public, parce que je l'ai entendue, j'en profite pour le dire.

Cl VERON

Pour défendre le conte il y a une maison du conte, il va y avoir une maison à La Bourboule qui va travailler sur le conte et le mythe, il n'y a rien d'infamant à travailler sur le conte.

F ORSONI

Pour éliminer la dimension culturelle locale, j'entends dire mais, le conte corse, quel intérêt puisque le conte est universel !

Cl VERON

C'est un structuraliste qui vous a dit ceci, il avait trouvé les invariants du conte.

R BAUDE

Les solutions ne peuvent venir que des Régions et des débats comme celui d'aujourd'hui. Il y a une perception de la culture comme de la société civile ; il y a des conceptions à préciser dans la mise en œuvre plutôt que dans l'intellect seulement, qui est celle de la culture plus proche de la conception allemande de culture civilisation que de la culture conservation des monuments ou bien même Développement des créations. Développer la notion de civilisation dans la culture, c'est elle qui va nous permettre de faire face à la mondialisation.

M.MAGNI (Unione Corsa d'Antibes)

J'appartiens à une composante de la société civile oubliée : la diaspora. Nous sommes venus d'Antibes en délégation. Est ce que pour avoir des subventions il est nécessaire de transiter par la Corse car nous avons une action culturelle et identitaire très forte ?

Au niveau de votre commission il serait souhaitable qu'à l'avenir les Corses de l'extérieur aient une place. Nous nous sommes battus pour les Arrêtés Miot. Actuellement on se bat pour que l'on puisse rentrer à moindres frais, bénéficier des 40%. On voudrait que l'on prenne conscience qu'il y a l'équivalent de 800 000 Corses à l'extérieur et qui ont le sentiment qu'ils ne sont sollicités que lors des élections. Nous existons en tant qu'Association depuis quatre ans, on défend la culture et l'identité, on aimerait bien pouvoir bénéficier de financements d'autant que nous avons une action sociale, nous ne sommes pas une amicale pulenta è figatelli, nous sommes très vigilants pour tout ce qui concerne la Corse, notre association s'appelle l'Unione corsa. C'est une façon aujourd'hui de faire connaissance.

Pt du CESC

Nous allons donc arrêter sur ce volet européen vu de Bruxelles avec l'intervention de Monsieur Claude Veron, pour rejoindre les îles de la Méditerranée. Le CESC, en matière culturelle notamment, voulait montrer que c'est un organisme ouvert et qu'il a invité à participer à ces travaux deux autres membres de l'U.E. Nous accueillons donc maintenant Monsieur Antonio CABIDDU du Teatro di Sardegna qui va rejoindre la tribune et intervenir avec Toni CASALONGA ancien Président du CESC, plasticien connu.

INTERVENTION DE M. TONI CASALONGA (Artiste plasticien)

T.CASALONGA

Répondant donc à l'invitation du CESC, et comme chacun sait je suis admirateur de Picasso, j'ai intitulé mon intervention sans savoir évidemment ce que je dirais : actions culturelles, questions et réponses, et j'ai mis des S partout. Et hier soir je me suis dit « Povaru à mè, chì aghju da dì ! ». Parce que, en ce qui concerne les questions nous sommes parés, mais tout le monde n'est pas Picasso et, pour les réponses c'est un peu plus complexe. Alors prenons les choses par ordre, parce que la méthode peut être utile même en ce qui concerne la culture. Je me suis dit, entendons-nous d'abord sur les mots : culture... vivante, alors il y a un choix entre plusieurs définitions. La définition académique que, je crois, a dû faire en son temps quelque ancien Président du Conseil, non pas Economique, Social et Culturel mais Premier ministre qui avait dit que « la culture est ce qui reste quand on a tout oublié ». Elle ne m'intéresse pas du tout et je préfère celle bassanienne qui dit que « la culture c'est ce qui reste quand on a tout dépensé ». Mais même celle-ci, par trop politique, ne me convient pas, l'autre était trop académique. Donc, je vous en proposerai une pour la commodité de notre relation « Est culture tout ce qui s'augmente par le partage ». par opposition à tout ce que le partage divise, en particulier tous les biens matériels. Donc les richesses culturelles sont celles que le partage augmente. Je passe sur l'autre proposition, celle de la tartine que tout le monde connaît, un peu trop anecdotique pour une situation comme celle d'aujourd'hui où je ne vois que des gens sérieux. Alors il a la question de ce pluriel à culture. S'agit-il de la culture ? S'agit-il des cultures ? Est-il besoin de faire ici l'éloge de la diversité ? Tout le monde en est convaincu, donc il s'agit bien des cultures. Mais, j'ai pris le risque d'ajouter après cultures...vivantes. Et alors se pose une question plus grave encore que celle de la culture : qu'est ce que c'est que la vie ? Est-ce que la vie serait la répétition, à l'infini, des cellules dans la forme qu'elles ont atteint à un moment donné dans leur histoire, c'est à dire la jeunesse perpétuelle, c'est à dire la répétition à l'infini, ou est-ce que c'est l'évolution permanente, cyclique, spiralée, la granitula. mais à ce moment là nous sommes obligés de considérer que la mort fait partie du système, qu'il y a donc une fin aux choses et donc une fin aux cultures : il y a la mort des cultures. Il faut accepter l' idée que les cultures naissent, vivent et disparaissent. C'est dur hein ? Comment fait-on le deuil d'une culture ? Mais peut-on imaginer qu'il y ait des cultures vivantes sans qu'elles meurent ? Et là, ce sont plus, effectivement, des questions que je vous pose que des réponses que je vous apporte ; et en même temps, lecteur de l'Evangile, je sais que si le grain ne meurt il n'y aura pas de nouvelle récolte et qu' il faut d'abord enterrer u granu par fà u pane et da u granu à u pane nous sommes en fait en plein dans le cycle normal naturel et simple de la vie. La réponse nous est apportée, au fond, par la simplicité du quotidien. Il faut donc des racines pour qu'il y ait des fleurs. Ceci nous emmène à la troisième question, celle de la relation entre la culture et l'identité. S'il y a plusieurs cultures elles sont donc différentes, on peut donc les identifier, alors que l'on pourrait imaginer qu' il n'y en a qu'une, auquel cas je n'aurais pas mis d'S, et elle est universelle, c'est à dire ce qui est bon pour la General Motors est bon pour les Etats Unis et ce qui est bon pour les Etats Unis est bon pour tout le monde. Y compris pour nous. Bien évidemment non ; là je prends le risque d'apporter une réponse négative en disant qu'il n'y a, à cette question de la relation entre culture et identité, qu'une seule réponse simple, au fond l'identité c'est ce qui rend visible la forme qu'à prise ici et maintenant la culture. Est-ce que çà la rend visible- et c'est la quatrième question- pour l'individu donné ou pour la société ? Ou est ce que c'est l'un ou l'autre ? Personnellement mon expérience, désormais ancienne en ce domaine, m'emmène à vous proposer comme réponse que je ne vois pas en quoi l'identité d'un individu serait opposée à l'identité d'une société et que Picasso avait au pied de son lit le drapeau catalan, il n'en était pas moins Picasso et tout le monde pouvait reconnaître à la fois l'un et l'autre ; tout en habitant Paris et étant considéré comme un grand artiste français. Si j'ai choisi Picasso, vous le comprenez bien, c'est parce que, étant mort, désormais, plus personne ne peut lui apporter de critiques, les morts ayant toutes les qualités. Il resterait peut-être une cinquième question dont l'intitulé du Conseil qui nous invite aujourd'hui fait que nous devons nous la poser. C'est : quelle relation y aurait-il entre l'identité et l'économie ? Est-ce que ce sont deux choses séparées ? Est ce que l'une peut servir à l'autre ? Ou, est-ce que l'autre doit forcément détruire la première au nom d'impératifs tatchériens, comme on nous le rappelait tout à l'heure ? Personnellement, et j'avoue que je devrais ajouter que ce n'est pas une position personnelle parce qu'elle a été partagée et je pense qu'elle l'est toujours, non seulement l'économie ne doit pas détruire l'identité mais elle doit se nourrir de l'identité et elle doit la renforcer parce que l'homme ne vit pas seulement de pain mais il vit, aussi, de pain. Alors que faire –sixième question- ? Ici et maintenant ? Et bien, faire ici ce qu'on ne peut pas faire autre part, mieux, et faire maintenant ce qu'on ne pouvait pas faire hier. Un peu facile comme réponse ? La facilité a parfois certains avantages et permettez que de temps en temps j'en profite. Cela me permet de passer directement à la septième question qui est : que faire de l'autre ? Que faire du Monde puisque ici et maintenant çà veut dire, d'accord ! Mais nous ne sommes pas seuls, il y a ce vaste Monde qui nous entoure et qui commence par la Sardaigne mais qui va bien plus loin encore. Je crois, effectivement, que, si la culture sert à quelque chose, elle sert à nous faire prendre conscience de l'autre, à nous faire prendre conscience du monde et elle sert aussi, et je crois que c'est important, à ce que l'autre ait conscience de nous, que nous existons. Je ne vous raconterai pas l'histoire du briquet chinois puisque ceux qui étaient à la mutualité à une certaine époque se rappellent de la formidable démonstration qu'avait faite notre grand philosophe J.T.DESANTI. Vous vous rappelez cette histoire, vous n'y étiez pas ? Il y avait au moins deux mille personnes, et pas vous ? Nous allions entrer dans la salle de la Mutualité, nous étions dans l'arrière-boutique, comme toutes les arrière-boutiques petite, enfumée et nous étions en train de préparer autour de J.F.BERNARDINI ce que nous allions dire les uns et les autres et J.T.Desanti arrive, s'assied à côté de moi et me parlant à l'oreille me dit « Regarde ! » et il me montre un briquet « Je voudrais parler de çà, qu'est ce que tu en penses ? » Mi so pigliatu di paura. Je me suis dit, ou il veut faire l'apologie de l'incendie ou l'éloge du tabac. Et à tout hasard je dis « c'est une bonne idée » On fait confiance aux gens non ! Etant habitué dans mes relations, surtout à l'époque, ou culturelles comme aujourd'hui ou politiques au pire, je dis donc que c'était une bonne idée. Et, en fait, devant cette salle, beaucoup plus habituée à d'autres discours, il a montré ce briquet chinois –(Précision de la salle : Taiwan-) puis il l'a retourné et de l'autre côté se trouvait la testa mora. C'est çà qui fait que nous existons pour l'autre et que l'autre existe pour nous. Et ce qui nous emmène directement et dernière question après que faire de l'autre et que faire du Monde et que faire de soi-même. Et là je me rappelle que dans nos nombreuses discussions mon voisin de droite, mais en fait, par hasard parce que, en général il est à gauche, me disais : la culture, au fond, c'est un acte de conscience, a cultura hè cuscenza, comme le vieux précepte philosophique nous l'enseigne « Connais-toi toi même ». Et si vous permettez que je raconte une autre anecdote, pour se connaître soi-même il y a un nécessaire retour sur ce qu'est le soi-même, c'est un soi-même individuel, familial et social et à l'époque où je m'occupais activement d'une Coopérative d'artisans dont certains doyens qui sont dans cette salle se rappellent peut-être, la CORSICADA, nous avions entrepris un pèlerinage au Musée National d'ethnographie où, on nous avait dit qu'étaient rassemblées toutes les richesses du patrimoine, Avenue du Mahatma Gandhi, vous imaginez ! Nous arrivons dans ce lieu obscur selon les règles de ce que l'on appelait à l'époque la Muséographie moderne, avec quelques espaces éclairés et ce que nous voyons en premier est un atelier de forgeron vers lequel nous nous précipitons et pam ! On tape dans une plaque de verre. Il était entouré d'une paroi de verre et donc impénétrable. Sonnerie, le gardien arrive et on lui explique que l'on voulait entrer dans l'atelier, on voulait voir, prendre les outils...travailler. Vous êtes fous, fut la réponse : ici c'est un Musée, c'est du Patrimoine. Mais nous voulons expérimenter le travail des anciens pour inventer le travail d'aujourd'hui et si c'est le patrimoine c'est à nous donc. Le Conservateur en chef est arrivé et nous a expliqué ce qu'était une collection, ce que l'on voulait en faire...L'un de nous voulant voir le métier à tisser, il nous raconta l'histoire du vêtement de bure que nous avions vu par ailleurs. Le fondateur de ce Musée avait réussi à s'en procurer un dans les montagnes d'Auvergne où, se promenant à la recherche de l'objet introuvable, il avait rencontré un berger qui était encore vêtu de cette bure comme on la faisait au Moyen-Age. Dans un état de transe il fit déshabiller le berger et depuis le vêtement installé au Musée est intouchable. C'est pour éviter que l'on ne fasse de soi-même cet acte d'inconscience que il faut à la fois connaître et accéder à la pratique de cette connaissance. Peut-être que ces métaphores anecdotiques ne vous ont pas beaucoup éclairé c'est pourquoi je vais rapidement conclure en me posant, plus exactement, en vous proposant sur le concept même de culture et d'identité, en faisant trois propositions : est-ce que c'est un porteur, est-ce que c'est un concept portable ou est-ce que c'est un concept porte ? Concept porteur ce serait effectivement, actuellement la culture, l'identité c'est porteur, c'est donc plein de confort, pas besoin d'être très actif, on se laisse porter passivement par le courant et on arrivera bien quelque part. J'espère que personne n'y pense, même si c'est un peu le cas. c'est un concept portable c'est à dire un alibi que l'on peut, comme un argument marketing, proposer là où il faut quand il faut, c'est à dire que nous rencontrons quelqu'un que nous savons sensible à çà donc, à la fin du repas il y aura u bichjeri d'acquavita, au Fast Food de Casamacciuli. Ou alors c'est un concept porte et, pardonnez- moi de citer l'abbé Sugères qui au XII° siècle, en pleine période de modernité, et qui parlant du Christ, que je changerai en culture, a dit « Le Christ est la vraie porte » ce qui permet d'entrer , de se situer à l'intérieur de quelque chose, ce qui permet de sortir et de connaître l'extérieur et de se faire connaître. C'est pour çà que je vous propose comme réponse à une question qui ne se pose pas que, comme le mois de janvier ouvre l'année, la culture désormais, ouvre notre pensée.