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SEMINAIRE SUR LA CULTURE  (6/12)
Institut Consulaire Euroméditerranéen de Formation - Ajaccio
12/05/2000
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J. FONDACCI

Je salue Mr Cabiddu qui est un collègue puisque je fais moi-même du théâtre et, avant de lui poser ma question, il faut que je lui raconte notre expérience en Sardaigne. Nous nous sommes rendus deux fois en Sardaigne où nous avons reçu un accueil très chaleureux. Nous avons joué à Sassari et à Porto Torrès. Ce qui m'a frappé c'est que à Sassari il y a plusieurs théâtres. Nous avons joué, nous, au théâtre du Chemin de Fer. Nous avons joué dans des conditions assez dures, c'était l'hiver, il n'y avait pas de chauffage et les deux théâtres dans lesquels nous avons travaillé me semblaient dans un état relativement délabré alors qu'il y a un patrimoine immobilier théâtral très important. Ma question est donc : qu'est ce que l'autonomie de la Sardaigne vous a apporté sur ce plan-là ? Parce que vous disiez de la loi de 1950 qu'elle vous laissait libres de pratiquer votre art mais votre culture me semble bien peu, sans moyens ; d'autant plus que nous avons eu de longues conversations avec un Universitaire qui travaille avec J.Thiers et T.Casalonga et qui nous disait le poids de la maffia dans l'économie de la Sardaigne. Alors ma question : qu'est ce que l'autonomie vous a apporté ? Et mon propos c'est de dire, autonomie bien, mais grande vigilance.

A.CABIDDU

Le gouvernement autonome nous a apporté bien peu, presque rien. L'autonomie n'est pas vraiment bien vécue en Sardaigne, elle est dépréciée. Ceci est un avis personnel. Quant à nous , nous avons conquis notre autonomie nous l'avons conquise par le travail. Je connais parfaitement le théâtre Olimpia de Porto Torrès. C'est un théâtre privé que la commune aurait du acquérir, mais cela fait plus de dix ans qu'elle ne règle pas cet accord. Il y a là une compagnie qui souhaiterait travailler et donner vie à ce théâtre. Mais les logiques de la petite politique locale qui n'a rien à voir avec l'autonomie ne permettent pas de concrétiser. Nous, personnellement, nous nous sommes employés à construire un réseau théâtral où dix sept localités assistent environ à deux cent cinquante représentations. Ceci conventionné par l'État central et aussi la Région. Cependant nous les avons mis devant le fait accompli : les compagnies de théâtre se sont d'abord constituées puis nous avons créé le réseau de circuit. Au début il y avait cinq villes. Voyez-vous l'autonomie peut parfois être trahie et cela au détriment des populations. Récemment le ministre de l'État disait devant l'Assesseur que, en Sardaigne, on pouvait fort bien travailler ; ceci vient donc d'un inertie de l'autonomie locale.

Pt CESC.

Ici l'autonomie ne risque pas de détruire les théâtres car il n'y en a pratiquement pas.

J.P.MATTEI (CESC)

Je vais intervenir sur l'audio visuel en reprenant le propos de Toni sur les portes. Il y a des portes qui se ferment dans une ville universitaire, le seul cinéma qui existait vient de cesser toute activité. Je ne vois aucune réaction quelle soit universitaire, politique ou publique alors qu'il y a à l'Université des filières cinéma et théâtre. Est-ce qu'il y a véritablement un intérêt et quel est l'objet du débat de ce jour si lorsqu'une porte se ferme on ne s'y intéresse plus ?

T.CASALONGA

Rapidement. Il y a effectivement une formation universitaire à Corti : Art du spectacle, cinéma et théâtre. Cette formation avait, entre autres, dans sa formation pédagogique créé un ciné-club qui était suivi et qui se déroulait dans cette salle de cinéma et qui ne peut donc plus s'y tenir. avantageusement ou non, remplacé par des projections vidéo dans une petite salle de dix m² à la Fac. Les étudiants cinéma, les autres, ont tenté une action. La réponse c'est qu'il n'y a plus rien à faire. Si les gens ne vont pas au cinéma ce ne sont pas vingt étudiants qui vont sauver un cinéma et on ne va pas subventionner un cinéma pour vingt étudiants.

P.LECA (CESC)

Je voudrais demander à Mr Cabiddu qu'il nous donne son regard sur le fait que, la Sardaigne, autonome depuis 1948, la Corse ne l'étant pas, comment se fait-il que, pendant les 50 années écoulées, un demi-siècle, grand nombre de Sardes sont venus et continuent à venir travailler en Corse et que, certes il y en a, mais beaucoup moins en sens inverse.

A. CABIDDU

Je pense que les Sardes émigrent un peu dans le monde entier, et non pas qu' en Corse. C'est une question d'emploi. S'il y avait du travail en Sardaigne sans doute nombre de Corses y viendraient. Toni, lui, a travaillé en Sardaigne avec nous. Il semble juste que les portes soient ouvertes dans les deux sens. L'échange est toujours utile.

Cl.VERON

Les situations ne sont pas tout à fait similaires entre la France et l'Italie. Chypre est un Etat indépendant et il n'est pas plus spécialement développé. La question de l'autonomie voir de l'indépendance est quand même un question très relative par rapport à d'où on est, ce n'est pas l'autonomie en soi qui fait qu'il y a un certain nombre de choses qui se passent.

J.L.MORUCCI

Est ce que quelqu'un connaîtrait des institutions qui en soi règleraient les problèmes qui se posent au niveau de la culture, de la société... si quelqu'un connaît une telle institution qu'il nous le dise car on ne perdrait plus notre temps à chercher. Ma deuxième question sera : est-ce que la culture doit être subventionnée ? A.CABIDDU.

Je crois que nous n'avons pas parlé d'une manière tout à fait juste des gouvernements autonomes régionaux. Je citerai d 'abord ce dicton « Aiutate che il celo t'aiuta ». En Sardaigne a été votée, il y a deux ans, une loi assez importante, précisant la sauvegarde de la langue et de la culture sardes. Cette loi ne vient pas seulement du monde politique mais est le fruit de nombreuses années de lutte de la part des intellectuels, des animateurs culturels...Pourtant la langue et la culture sardes ne seront pas sauvées seulement par une loi ; je pense que la loi est un outil à travers incitations et subventions parce que la culture doit être subventionnée de manière correcte avec des rapports bien précis . Grâce à cette loi il a été possible de lancer des projets très importants à la fois pour l'enseignement et pour le théâtre : cela nous a permis de découvrir un auteur du XVI° qui a écrit une Passion très belle ; nous l'avons mise en scène et ceci a été une relation importante avec le public qui a redécouvert une langue sarde importante et de haute qualité, non une langue de sous culture et là nous avons pu rappeler une valeur culturelle qui appartient à notre spécificité.

T.CASALONGA

La culture doit elle être subventionnée ? D'abord voyons d'où viennent les fonds qui sont utilisés pour les subventions ? Des fonds publics bien sûr, parce que la question n'est pas que la culture doit être mécènée par des fonds privés, c'est une autre question qui n'a pas été posée. Les fonds publics doivent-ils,- pour partie, faible (0.03 pour l'Europe, la France 0.08, la CTC presque 3%, c'est bien mieux) subventionner la culture ? Est ce que c'est légitime ? Mais cette question il faut la poser pour tout. Est-il légitime d'investir des fonds publics sur la mer à boire, c'est à dire la continuité territoriale ? Dans la santé ? Donc tout ce qui est du domaine de l'utilité publique oui ou non, en partie, pour la partie non rentable doit-il être soutenu par des fonds publics ? Il y en a qui répondent oui, il y en a qui répondent non, moi je fais partie de ceux qui répondent oui parce que, sans cela, on est condamné à la marchandisation de la culture et il n'y a plus qu'une seule forme de culture. Donc, comme je ne souhaite pas que cette forme marchandisée de culture, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas une influence économique sur le fait culturel mais A.Cabiddu l'a dit, le créateur est avant tout un être libre, y compris des lois du marché et çà c'est très difficile. Et comme la société a sans doute besoin aussi de culture il faut donc imaginer qu'il puisse y avoir des partisans du fait que les fonds publics s'investissent aussi, moyennant ligne tracée, moyennant cahier des charges et moyennant contrôle sur les opérations culturelles. On peut comprendre que des personnes puissent avoir des avis différents et je dirai, tant pis pour elles.

Pt CESC

D'autant plus que c'est un fait historique, la culture a été toujours subventionnée et aujourd'hui, si on a la chance, de bénéficier d'œuvres que chacun admire, peintures, sculptures, œuvres théâtrales, elles ont été subventionnées par les rois les princes ou les empereurs qui nous ont gouvernés.

J.FONDACCI (CESC)

Je vais vous parler d'un deuil que je n'ai pas fini parce que je reviens sur le problème du cinéma de Corti. Le deuil que je n'ai pas terminé c'est qu'on a créé une cité universitaire à Corti et qu'on a créé une cinémathèque à Portivechju. Mon deuil est là.

M.J. VINCIGUERRA (Conseiller Territorial)

Deux ou trois petites choses. Toni qui est expert en finesse et qui a le sens du théâtre nous a conté l'histoire du briquet. J'ai participé à côté de lui (de toi) et de Jean Toussaint Desanti à cette grande messe de la Mutualité. Je vais vous dire ce que je pense de l'histoire du briquet. J'ai une estime et un respect, et une amitié pour J.T.Desanti qui est un de nos grands philosophes, qui dépasse infiniment la Corse et, ce qu'il a écrit sur la Corse, l'identité dans un destin philosophique et dans d'autres textes remarquables, c'est peut être ce qui a été écrit de plus profond et, sur le plan de l'écriture, de plus beau. Mais l'histoire du briquet venant d'un si grand philosophe –je le lui ai dit d'ailleurs- cela a fait un effet extraordinaire. Moi je me méfie des effets sur le public. Il a allumé son briquet, il a ménagé tous ses effets, il l'a tourné, et bien, je dis que c'est une très mauvaise image métaphore et que ce n'est pas du tout pédagogique, c'est du théâtre et du mauvais, à mon sens. Parce que, que l'on fabrique à Taiwan un briquet avec l'image de la Corse, tout cela est désolant à tous égards ; ce n'est pas du tout le regard , je préfère de beaucoup le mot de Germaine Tillon disant –c'est une autre image, celle du miroir- : « On découvre dans le miroir de la culture de l'autre sa propre image ». Ceci est vraiment la rencontre des cultures et c'est beaucoup plus profond. Mais qu'un briquet, marchandise fabriquée à Taiwan, représente la Corse, à mon avis on est à l'opposé –à moins que l'on ne veuille susciter cela- et cela a fait un effet fantastique. C'est tout juste si toute la salle ne s'est pas levée pour applaudir. Et puis çà été repris et re-cité. Je demande, surtout puisque c'est un philosophe qui a fait ce numéro que l'on réfléchisse et que l'on prenne tout ce qu'il peut y avoir, derrière, de récupération marchande. D'autant plus que le briquet n'est peut être pas le bel exemple puisque tu disais (T.Casalonga), au début, qu'est ce qu'il va nous lancer, l'incendie ou le tabac. On pourrait fabriquer, en Corse, de petites choses comme çà, identitaires. Je crois donc qu'il y a là quelque chose de plutôt inquiétant. L'histoire de la tour aussi est intéressante. Ce renversement et cette récupération qui était d'ailleurs présenté par la section artistique de Corti à la fameuse manifestation. Le signe de la Corse était la tour génoise. Je comprends qu'elle puisse devenir, par retournement, l'image d'une Corse qui résiste, rebelle, etc... J'aurais préféré quand même que l'on créé quelque chose qui nous soit propre, le problème de la création m'intéresse. La porte, l'usciu ! Ci hè a porta è ci hè l'usciu. L'usciu vient du latin exire, sortir ; parce qu'il n'y a pas que entrer, protéger, c'est vraiment effectivement entrer et sortir. Et alors, je vous dirai aussi, pour rester dans l'étymologie, que exire a été influencé par un autre mot latin, ors, qui est la bouche. Dans une maison –si on la compare à un organisme vivant- il y a des fenêtres qui sont des yeux, ouverts vers l'extérieur mais que l'on peut fermer pour le moment du sommeil ou de l'intimité et puis il y a cette bouche qui parle et qui nourrit et, je vais terminer par un apologue que je cite souvent, mais qui est très beau : c'est l'histoire du rabbin de Varsovie. Une nuit, un ange le visite et lui dit « Rabbin, prends ton bâton et va jusqu'à Cracovie et là tu trouveras un château gardé par une garnison, tu t'adresseras au lieutenant. Il y a un puits, tu demanderas à descendre dans le puits et, au fond du puits, tu trouveras un trésor. ». Le rabbin ne prête pas attention mais, la deuxième nuit il est revisité par l'ange qui tient le même discours. Alors la troisième nuit, finalement, il prend son bâton et il va jusqu'à Cracovie. Effectivement il tombe sur le château, une troupe, un lieutenant, et il lui dit : « J'ai reçu la visite d'un ange qui me dit qu'il y a un trésor et je voudrais descendre au fond du puits ». Alors le lieutenant sourit et lui dit : « Mais moi, j'ai fait un rêve identique, c'est à dire que, j'ai reçu la visite d'un ange qui m'a dit : « Va à Varsovie, il y a la maison du rabbin au fonds d'une ruelle, et là, dans sa cave tu trouveras un trésor ».

Le rabbin retourne à Varsovie, par curiosité il descend dans sa cave et, au fonds de la cave, il trouve le trésor. Moralité, et c'est tout le problème de l'identité et de la culture : nous avons en nous notre trésor mais ce trésor, pour le découvrir, il faut sortir, par la porte, il faut voyager, il faut aller à la rencontre d'autres cultures et quand on fait ces rencontres et ces échanges, on retourne chez soi et l'on retrouve le trésor que l'on a en soi, que chaque communauté a en elle.

AINSI FINIT LA MATINÉE...............

Intervention de Monsieur Lluis SEGURA représentant des Iles autonomes des Baléares et Directeur de l'Institut d'Etudes sur l'autonomie.

Monsieur Lluis SEGURA.

Je suis très honoré de participer à cette rencontre et je vais remercier l'invitation du CESC. Je m'excuse de faire mon exposé en Espagnol et des inconvénients de la traduction. Je souhaite que le panorama que je vais exposer puisse être utile pour les travaux du CESC.

AUTONOMIE ET POLITIQUE CULTURELLE DANS LES ILES BALÉARES

Introduction :

Afin d'aborder le plus justement possible cette journée, je dois tout d'abord faire référence au cadre constitutionnel dans lequel naît et se développe l'autonomie politique dont profitent aujourd'hui les Baléares.

Par la constitution de 1978, l'Espagne met fin à l'état autoritaire et centralisé du régime Franco, instaure pleinement la formule de l'état de droit, et dessine un état composé dans lequel on reconnaît le droit à l'autonomie des nationalités et régions ainsi que le pluralisme culturel et linguistique comme valeurs dignes de protections.

Le texte de la constitution établit les procédés pour que les territoires qui réunissent des caractéristiques déterminées puissent accéder à l'auto gouvernement et se constituer en communautés autonomes ce qui se produit juridiquement à travers l'approbation d'un genre de lois spéciales dites « organiques » : les Statuts d'Autonomie. Ces normes établissent la structure institutionnelle de chaque communauté autonome ainsi que les compétences législatives, réglementaires et administratives qui peuvent s'exercer dans les différents domaines, le statut d'autonomie des Iles Baléares a été approuvé en 1983 et a été réformé en 1994 et 1999.

La culture comme « matière de compétence » :

La distribution des compétences entre l'état central et la communauté autonome s'établit ainsi à partir des règles contenues dans la constitution et les statuts en matière culturelle, l'examen des deux normes permet de noter les différents points suivants : * Le texte constitutionnel se réfère fondamentalement à la culture et ce, de deux manières : en premier lieu en adoptant une notion anthropologique de culture comprise comme qualité des différents groupes humains et des peuples d'Espagne . A ce sujet il convient de noter dans le préambule de la constitution que le rétablissement de la démocratie et la volonté de décentralisation politique et administrative ne peut se détacher historiquement du désir de récupérer les cultures ; langues et traditions des différents peuples d'Espagne . En deuxième lieu les référence à la culture ont un lien avec l'usage de la notion générale, en comprenant par culture, l'ensemble des valeurs, connaissances et expériences des personnes, spécialement en relation avec la création artistique.

* La constitution reconnaît ainsi le droit pour tous, à l'accès à la culture, reprenant les notions citées plus haut, et qui se manifeste comme un principe essentiel de la politique économique et sociale qui doit diriger l'action des pouvoirs exécutif et législatif.

* Du point de vue de la répartition territoriale du pouvoir politique, la culture apparaît comme une matière dans laquelle se produit une réelle concurrence de compétences , en effet, d'un côté, la constitution dans l'article 148-1-17 attribue aux communautés autonomes, la faculté d'assumer dans ses statuts, des compétences en matière de favorisation de la culture, aussi l'article 149-2 dit ceci sans préjuger des compétences que pourraient assumer les communautés autonomes, l'état considère le service de la culture comme devoir et attribution essentielle, et facilitera la communication culturelle entre les communautés autonomes avec leur accord.

A la différence de ce qui se passe dans d'autres secteurs de l'action publique, santé, transports etc. en matière de culture il ne se produit pas une fragmentation , ou partage des pouvoirs publiques qui correspondent à chaque niveau territorial car il s'agit d'un secteur dans lequel l'état et les communautés autonomes peuvent exercer leurs compétences de manière seule ou parallèle. Les caractéristiques de la matière rendent viable cette formule qui jusqu'à aujourd'hui n'a pas généré de conflits graves.

* Les références que nous venons de faire à la culture doivent se comprendre sans préjuger des dérivations propres qu'ont d'autres matières dans le texte constitutionnel et statutaire comme le patrimoine historique, la propriété intellectuelle ou les associations, fondations culturelles, éducation et lieux dépositaires de la culture (musées, bibliothèques...) spectacles, tourisme, loisirs...

Dans ces divers domaines, la distribution des compétences obéit à certaines règles prévues dans le bloc normatif formé par la constitution et le statut.

* En plus de l'état des communautés autonomes, il y a d'autres pouvoirs publics qui interviennent activement dans le domaine culturel, à ce propos, il faut rappeler que les municipalités, les îles et les provinces sont des entités dotées d'autonomie pour la gestion de leurs intérêts respectifs.

Ainsi, il faut signaler que dans l'édifice institutionnel des Baléares, les conseils insulaires ont un rôle chaque jour plus important - corporations territoriales auxquelles appartient le gouvernement des îles de Majorque -.